mardi 11 novembre 2008

Le problème de l’égoïsme -- partie 3



Sortes d'égoïsmes possessifs

1-désir du gain matériel

Nous allons décrire deux grands types d'égoïsmes possessifs. Le premier, qui est le plus évident et le plus clair, est l'égoïsme par lequel on veut obtenir un gain matériel. Ce qui sous-entend accumuler toujours plus pour nous-mêmes. Une plus belle maison, une plus belle voiture, un plus grand confort, tout cela avant tout pour notre plaisir personnel. Voilà un égoïsme facilement identifiable.

Il est naturel d'avoir besoin d'une maison, d'un lieu pour dormir et suffisamment de quoi à manger. D'avoir un minimum de confort pour simplement être capable de survivre. Ceci démontre déjà qu'on est des êtres de besoins. Nous avons des besoins fondamentaux qu'ils ne faut pas nier. Lorsqu'on veut nier ces besoins, c'est une autre forme d'égoïsme dont on parlera un peu plus tard.

Qu'est-ce qu'un gain matériel? Est-il difficile de cerner la portée de notre égoïsme dans les actions de tous les jours? Est-on vraiment aussi égoïste qu'on veuille bien nous le faire croire? Donnons un exemple classique : lorsqu'on travaille pour nos enfants, pour notre famille, pour notre pays, l'égoïsme est présent, parce qu'aussitôt qu'on dit moi, mes, mon, cela fait partie denotre ego.

Soyons attentifs! Aussitôt que l'on dit mon, c'est que l'on met notre ego en jeu. Pour ma famille je suis capable de travailler fort. Pour les autres c'est une autre histoire, on va les laisser mourir s'il le faut. Aussitôt qu'il y a un sentiment de moi, mon, mes, c'est l'ego qui s'installe au centre de nos motivations, et le retour de notre vision égocentrique : voilà, mon monde et j'en suis le centre.

La solution de ce problème est encore spirituelle. Toutefois, une grande maturité est requise, car il ne s'agit pas de dire que ce n'est pas ma famille et que ce n'est pas mon pays. Étant donné que ce n'est pas à moi, je m'en fous, je m'en balance, ou je deviens indifférent à tout ce qui m'entoure. Cette indifférence est encore de l'égoïsme.

Donc, il ne s'agit pas de simples paroles pour être libéré de l'égoïsme. Cela ne se fait pas en deux secondes. Une discipline spirituelle attentive, intégrale et harmonisée est nécessaire parce qu'il faut continuer à vivre avec ceux qui nous entourent mais, sans le sentiment de possession et d'identification égoïste.

2- Désir de nirvana

Une autre grande forme d'égoïsme possessif, différente du gain matériel, est le désir du paradis ou du nirvana. Ce désir, plus subtil et plus difficile à comprendre, est encore une forme d'égoïsme.. Si l'on est attentif on peut se rendre compte assez rapidement que c'est un grand égoïsme.

Lorsqu'on veut atteindre son paradis, son nirvana, c'est encore de l'égoïsme, un désir ou un souhait; on ne veut plus vivre en ce monde de misère, on veut notre nirvana ici et maintenant. On ne veut plus les bonheurs et les joies du monde matériel, mais le bonheur infini du monde spirituel pour soi. On ne veut plus aimer simplement des êtres limités, imparfaits, matérialistes et égoïstes, on veut aimer la Personne Suprême et Absolue, Dieu, Source de toutes choses, et cela pour soi. C'est encore quelque chose que l'on veut posséder pour soi.

Aussitôt qu'il y a ce désir possessif, on comprend bien qu'il y a un égoïsme. Parfois, cela va encore plus loin. Certains ne veulent plus être une âme spirituelle. Ils ne veulent rien être, ni homme, ni matière, rien du tout. Lorsqu'ils ne seront plus rien, ils atteindront le bonheur en pensant : «je serai le bonheur». Analysez bien l'introspection, il y a un je ici. Ce je égoïsme, qui veut quelque chose pour lui-même. Donc ce je est très difficile à détruire, très difficile à subjuguer. Il y a une voix très forte qui s'élève. Mais les sages ont dit que ce n'était pas quelque chose d'impossible à détruire.


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