mardi 18 novembre 2008

La présentation d’un autre mode de pensée : celui de la sagesse


Alors qu’en occident on se fait dire que l’humain évolue de plus en plus en intelligence et en rationalité, les traditions primordiales comme celle de l’Inde vont davantage privilégier le mode de vie des anciens en parlant d’une décadence des mœurs et de la sagesse à notre époque aveuglée par la course aux buts matériels.

Voyez cet extrait intéressant de la revue Québec Science de novembre 2008


C’est à lui que l’on doit d’avoir rompu une fois pour toutes avec la conception évolutionniste des sociétés humaines. « Cette idée voulait que certains peuples, dits « primitifs », incarnent des stades de développement antérieurs à la civilisation occidentales qui, elle, représentait l’âge adulte », précise Rémi Savard. À l’époque, dans la lignée du discours anthropologique classique né au XIX siècles sous l’influence de la théorie de Darwin, il se trouve des auteurs pour affirmer la suprématie de la pensée occidentale, logique et rationnelle, sur celle, « prélogique », de sociétés prétendument archaïques. La pensée sauvage, publié en 1962, sera une « démonstration éclatante qui mettra un point final à tous ces débats », dit Robert Crépeau, de l’Université de Montréal. Quand Lévi-Strauss détaille le nombre stupéfiant d’espèces que les Autochtones savent nommer dès l’enfance, leur connaissance des mœurs de chaque animal, des mille usages de chaque plante, il montre qu’entre la pensée mythique des indigènes et la pensée scientifique des savants, il n’y a pas de différence fondamentale. Toutes deux procèdent du même équipement mental, de la même observation minutieuse des faits, de la même analyse méthodique, du même besoin impératif de mettre de l’ordre dans l’Univers. Seuls leurs objets changent : l’une s’intéresse aux qualités concrètes, l’autre, aux propriétés abstraites.

Lévi-Strauss ira jusqu’à affirmer que la science elle-même tend aujourd’hui à renouer avec la pensée mythique. Pour faire comprendre aux profanes des réalités qui n’ont de sens que dans le langage mathématique de la physique, les scientifiques recourent à des métaphores (le paradoxe du chat de Shrödinger en physique quantique, le big-bang en astronomie) qui ont tout le caractère des mythes. C’est la science qui nous paraît maintenant surnaturelle tant les phénomènes qu’elle décrit – qu’un électron puisse exister dans deux endroits à la fois, par exemple – contredisent notre expérience du monde sensible. « De la façon le moins attendue, c’est le dialogue avec la science qui rend la pensée mythique à nouveau actuelle », écrit-il en 1991 dans Histoire de lynx.


Démonter les ressorts de l’imaginaire, expliquer comment sefondent les familles et les sociétés, débarrasser l’Occident de sespréjugés sur les peuples dits «primitifs», voilà à quoi ClaudeLévi-Strauss a passé sa vie. Par Noémi Mercier

L’importante ici n’est pas de choisir si l’approche moderne est pire ou meilleure que les approches traditionnelles. L’important est d’essayer de préserver les valeurs de sagesse à notre époque qui donne beaucoup plus de place au matérialisme.


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