vendredi 28 août 2009

Les difficultés de lâcher prise - partie 5

LES GUNAS

On voit que ce n’est pas aussi facile qu’on s’imagine de lâcher prise. Je vais donner le dernier obstacle au lâcher prise. Mais on n’en parlera pas longtemps car il va faire l’objet d’un autre cours. Il s’agit des gunas.

Que sont les gunas? Ils sont très difficiles à définir. On les définit comme étant un mode énergétique d’influences matérielles. Ce sont des forces ou des énergies qui nous influencent. Par exemple lorsqu’on se lève le matin et on se sent tout croche, à moitié endormi, on est influencé par tamas-guna, une énergie basse, de noirceur, qui nous englue.

Puis un peu plus tard on regarde l’heure et on s’aperçoit qu’on est en retard. On se dirige rapidement à la voiture et on roule à toute vitesse. On est alors sous l’influence d’une énergie qui s’appelle rajas-guna. Cette énergie est celle de la passion, on est complètement énervé et stressé.

On a fini notre journée, on a bien travaillé, on relaxe le soir paisiblement sur le bord d’une rivière en méditant. Tout est paisible, on a la paix intérieure. Maintenant on est sous l’influence énergétique du sattva-guna.

Le mot corde est l’autre définition qui est donnée à ces énergies. Ces cordes nous tiennent attachées à la matière. L’âme que nous sommes est attachée à la matière grâce à ces cordes. Tout ce qu’on voit devant nous, un livre, nos vêtements, notre corps, les atomes, chaque chose est faite de ces gunas. Ce sont toutes des cordes.
Cordes 02 par queropere

L’âme que nous sommes est attachée avec des millions de cordes. On est attaché à la matière et on est très, très attaché à ces choses qui nous entourent. On a tous des gunas particuliers en nous. Cela veut dire qu’une personne toujours stressée et énervée est sous le guna de la passion, le rajas-guna (celui des gunas qui prime en elle). Une personne qui est toujours mal assise, paresseuse, en train de prendre de l’alcool est sous l’influence du guna de l’ignorance, le tamas-guna (le guna qui est le plus fort en elle). Une personne qui va toujours chercher à méditer et à approfondir la connaissance est sous l’influence du sattva-guna (celui qui est prédominant en elle).

Ces cordes nous attachent et lorsqu’on est très attaché, il est difficile de lâcher prise. Voici une autre histoire. Il y avait deux sages qui discutaient entre eux sur la nature de l’illusion. À un moment donné un des sages se dirige vers un arbre et l’enlace de ses bras. Puis il cria : «au secours, au secours, l’arbre me tient captif».

C’est pour montrer que c’est souvent nous qui sommes attachés. C’est notre propre attachement aux choses qui nous empêche de lâcher prise. Pourquoi on a cet attachement? C’est parce qu’on fait le choix de vouloir rester dans les choses illusoires ou matérielles.

Parmi les trois gunas, même celui qui est en méditation, qui a la connaissance (sous sattva-guna) est encore lié au matériel. Pour être vraiment et complètement défait de toutes ces cordes, il faut même se défaire du sattva-guna. Comment le faire? La seule solution est encore la discipline spirituelle. Seulement méditer n’est pas nécessairement spirituel.

On peut voir que lorsqu’on a toutes ces cordes, on est encore très attaché. Surtout lorsqu’on est dans les gunas inférieurs, on est paresseux et saoul, on ne peut pas lâcher prise. Dans le guna un peu plus haut soit le rajas-guna, c’est le stress, on en veut toujours plus, c’est la compétition. Il n’y a pas de lâcher prise.
The Lotus Girl par Monsoon Lover
Le lâcher prise vient surtout lorsqu’on développe le sattva-guna, c’est le lâcher prise matériel, cela veut dire qu’on devient plus relax, plus méditatif, plus contemplatif. C’est encore juste un lâcher prise matériel. Qu’est-ce qui arrive avec tout ce qui est matériel? Cela ne dure pas parce que tout ce qui est matériel fluctue. On a beau resté méditatif, à un moment donné à l’intérieur de nous on se dit : « dépêches-toi, lèves-toi, fais ceci, fais cela, tu veux ceci, cela, oui, oui je le veux. » C’est le mode de la passion, rajas-guna, qui reprend le dessus. Aussitôt qu’on est rendu à rajas-guna, cela veut dire qu’on est toujours trop pressé, on fait plein de choses et c’est garanti à 100% que tamas-guna va suivre.

Les trois gunas sont toujours en fluctuation en nous et la seule façon de s’en défaire est par une conscience pleinement spirituelle. On doit développer le sattva-guna. Comment développer le sattva-guna? Cette question sera résolue dans un prochain cours. Cela ne fait pas partie du présent sujet.

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