jeudi 4 décembre 2008

Le bonheur est-il possible? -- partie3

PARAMATMA

 

Alors le Paramatma a ce pouvoir. Est-ce qu'il va pouvoir nous déconnecter? Comment tout cela peut bien fonctionner ? De quelle façon arrive-t-on à le convaincre?

 

C'est par la science du yoga. Dans le yoga au lieu de se connecter à la matière, on va essayer de se connecter au Paramatma, à la Source de toutes choses. Donc la seule façon de se déconnecter de la matière, de ce qui est temporaire, c'est de se connecter au Paramatma. Le principe est simple. Celui qui n'a pas de yoga et pas de pratique spirituelle va être obligatoirement pris dans la matière, vie après vie (samsaras, le cycle des naissances et des morts). Comme le cycle du sommeil, du rêve et de l'éveil, la naissance et la mort sont aussi des cycles. Et le cycle continue constamment jusqu'à ce que la personne se connecte par le yoga à quelque chose d'éternel ou de perpétuel.

 

Tant qu'à se connecter au Suprême par le yoga aussi bien de demander d'être autre chose qu'un stylo. Parce qu'un stylo n'a pas le bonheur perpétuel, il est dans sa neutralité. La neutralité n'est pas suffisante. Quelle est la preuve que la neutralité n'est pas suffisante pour nous?

Être neutre c'est être juste à la moitié du chemin. Dans la souffrance on est dans le négatif, dans le neutre on est à zéro. Dans le bonheur on est dans le positif. Le neutre est expérimenté déjà tous les jours dans le susupti alors qu'on est déconnecté du corps. Mais on a vu que cela n'était pas suffisant car on revient.

 

On revient parce que, dans l'âme et dans le coeur, il y a des vasanas. Les vasanas sont des désirs qui sommeillent dans le coeur. Au moment de l'éveil, les vasanas s'éveillent eux aussi. Les désirs se réveillent: «je veux ceci, je veux cela...»

 

Donc on se réveille pour satisfaire tous les désirs qui sommeillent en nous.

 

Où sont ces désirs? Sont-ils dans le coeur ou dans la conscience?En sanskrit on a le mot chitta, conscience, mais qui est traduit aussi par le mot coeur. Parce que notre vrai coeur c'est notre conscience. La conscience est reliée à l'ego, l'intelligence et le mental. Et le mental est souvent ce qu'on appelle le coeur. Pourquoi? Parce que le mental est le siège des émotions, de la volonté et de la raison analytique. Dans le mental il y a les trois.

 

Mais la conscience est au-delà du mental parce qu'on peut être conscient de nos pensées. On peut être conscient de nos émotions, de notre volonté et de nos désirs. Si on est conscient de nos désirs, c'est qu'on est différent de nos désirs.

 

Il y a deux sortes de désirs : les désirs matériels et les désirs spirituels. Les désirs matériels ne peuvent pas aller dans la conscience, ils sont seulement dans le mental. Les désirs spirituels peuvent aller dans la conscience et ils restent là éternellement parce que tout ce qui est spirituel est éternel.

 

Les désirs matériels qui sont dans le mental ne sont pas éternels. Ils vont changer constamment. Les désirs spirituels ne changent jamais, ils sont éternels. C'est très facile d'avoir des désirs matériels et très difficiles d'avoir des désirs spirituels.

 

Donc le mental est quelque chose de matériel. On est l'âme spirituelle qui peut observer notre mental qui est en train de penser à beaucoup de choses. On le voit, il est pleinement matériel. Il est influencé par tout ce qui est « matériel ». S'il y a des bonnes situations matérielles, le mental va être satisfait. Si le mental a des mauvaises situations matérielles, il va être insatisfait.

 

Tout ce qui est matériel est temporaire et cela ne peut pas nous satisfaire pleinement. Même si on a quelque chose de vraiment bien (quelque chose de matériel) devant nous, il est garanti à cent pour cent qu'il va être détruit un jour. Cela peut prendre une seconde, un jour, un an mais c'est certain que cela va finir par disparaître.

 

C'est frustrant parce qu'avec la matière on est souvent dans l'anxiété. La belle chose que l'on possède va disparaître un jour. Si on a quelque chose de très solide elle ne sera pas tout de suite détruite mais quelqu'un pourrait la voler, nous l'enlever, la briser... Alors on est dans l'anxiété.

Tous les objets matériels étant temporaires, ils ne peuvent pas donner un plaisir spirituel éternel. Pour avoir un plaisir spirituel éternel, un bonheur éternel, il faut désirer des choses éternelles.

 

Lorsque l'âme est complètement déconnectée du mental et qu'elle a développé une identité spirituelle, elle peut penser sans mental. Mais une identité spirituelle ne se développe pas du jour au lendemain.

 


 

Cela prend beaucoup de temps à un bébé de développer son identité matérielle. Pour la plupart d'entre nous, on n'a pas développé notre identité spirituelle. Et c'est pour cette raison que l'on est en train de souffrir dans le monde matériel parce qu'on est pris dans notre identité matérielle.

 

Mais dans l'identité spirituelle pure on peut penser sans mental matériel. Tandis que dans ce monde on ne peut qu'observer nos pensées. C'est tout ce qu'on peut faire. Être un témoin ou un observateur de nos pensées. Ce n'est pas que l'on doit penser sur nos pensées. Lorsqu'on pense sur nos pensées c'est encore le mental qui pense sur lui-même.

 

Pour avoir un vrai bonheur il faut être au-delà du mental. Si on est pris dans notre mental, on n'aura pas de bonheur et on va toujours avoir des souffrances. Le mental est l'une des principales causes de souffrance. Parce qu'il n'est jamais satisfait. Il en veut plus, il n'est jamais content. Il veut plus de ceci et de cela...

 

Tant que la personne est esclave de son mental, elle ne peut pas avoir de bonheur. Par le yoga on contrôle notre mental. On peut arrêter d'être esclave de notre mental car on peut le contrôler. Si notre mental nous dit qu'on devrait prendre cinquante bouteilles de bières, on peut lui répondre qu'on n'en a pas besoin. Mais pour contrôler notre mental il faut utiliser le yoga. Sans yoga personne ne peut contrôler son mental.

 

Est-ce que c'est long de contrôler son mental?

 

Ici on entre dans la science du yoga. La plupart du temps c'est tellement long que personne ne réussit. Contrôler le mental est très rarement atteint. Qu'arrive-t-il à la majorité des yogis qui essaient de contrôler leur mental? Cela tout le monde peut l'expérimenter. Si on essaie de s'asseoir tranquillement en paix pour méditer et contrôler notre mental, les pensées vont devenir de plus en plus féroces et présentes. Et le monde se décourage et arrête. C'est ce qui arrive la plupart du temps. C'est très difficile de contrôler le mental.

 

Il y a différents types de yoga. Il y a entre autre l'asthanga yoga qui est le yoga en huit étapes dont le but est de contrôler son mental. En résumé, que veulent-ils? Ils ne veulent pas juste contrôler leur mental. Comme c'est écrit dans la Bhagavad-gita, chapitre 6, verset 34[1], Arjuna dit « il semble que c'est plus dur de contrôler le mental que de contrôler le vent ».

 

Est-ce qu'on peut contrôler le vent? C'est très difficile. Contrôler le mental est encore plus difficile.

Que peut-on faire? Essayer de diriger son mental vers une bonne direction. Et cela peut être très lent et très difficile dans divers types de yoga. Tandis qu'avec d'autres yogas cela peut être plus facile à atteindre en développant simplement de l'amour pour le Paramatma. Lorsqu'on développe de l'amour c'est beaucoup plus facile de se diriger dans une direction. Par exemple si une mère aime ses enfants, elle n'a pas besoin de se forcer pour penser à ses enfants. Elle va naturellement penser à ses enfants.

 

Concernant le yoga de l'amour, Krishna dit dans la Bhagavad-gita chapitre 6, verset 47[2] « le meilleur de tous les yogas est le yoga de l'amour parce que c'est la meilleure façon d'avoir le mental centré sur un point ». Cela est la meilleure façon.

 

Le principe c'est lorsque la personne a compris qu'elle a une nature spirituelle. Elle voit son mental qui est fou et qui va de tous les côtés. Elle se dit : «mon mental est fou, il voit. Je vais le laisser « capoter » un peu et il va se calmer et il se calme effectivement».

 

Tout est éphémère en ce monde. Même le mental qui part en fou ne dure pas. Ce n'est pas qu'on a réussi à contrôler notre mental, c'est qu'on l'a laissé aller pendant quelques instants et qu'à un moment donné il s'est calmé par lui-même. On n'essaie pas de le retenir. C'est comme un fou furieux. Si on essaie de discuter avec un fou furieux, cela va le rendre encore plus furieux. Mais si on attend qu'il se calme, il se calmera par lui-même. C'est une solution beaucoup plus rapide.

 

Donc ce n'est pas qu'on essaie de contrôler le mental, c'est qu'on apprend à connaître sa nature fébrile et à le laisser faire. Et de cette façon on en est moins affecté.



[1]               « Cancalam hi manah krsna, pramathi balavad drdham, tasyaham nigraham manye, vayor iva suduskaram » : Le mental, ô Krsna, est fuyant, fébrile, puissant et tenace; le subjuguer me semble plus ardu que maîtriser le vent.

[2]           «Yoginam api sarvesam, mad-gatenantaratmana, sraddhavan bhajate yo mam, sa me yuktatamo matah » Et de tous les yogis, celui qui, avec une foi totale, demeure toujours en Moi et M'adore en Me servant avec amour, celui-là est le plus grand, et M'est le plus intimement lié.


Rassa, 450 Robitaille, Montréal, QC j2g9j6, CANADA

To unsubscribe or change subscriber options visit:
http://www.aweber.com/z/r/?bOzMDOyMtCxMDKysjEwMtGa0TMwMjEzsDA==

Aucun commentaire: