mercredi 17 décembre 2008

Le bonheur est-il possible? -- partie 4

 

La meilleure façon d'obtenir le bonheur qui soit durable dans le monde matériel (pas un bonheur perpétuel qui est pratiquement possible que dans le monde spirituel) est de s'organiser pour avoir un mental qui n'est pas fou et qui ne court pas après plein de trucs.

 

En agissant ainsi on vit dans sattva guna[1]. Notre façon de voir les choses change et on devient non-violent et végétarien pour ne pas faire du tort aux autres. En ne tuant pas les animaux, on accumule moins de karma donc moins de souffrance. On est paisible, serein, gentil, tranquille, respectueux. Tout cela est de vivre dans sattva guna, vivre une vie très morale et très simple. Et quand on vit comme cela on a beaucoup plus de paix. Quand il y a plus de paix, il y a moins de souffrance provenant de notre mental et de notre corps. Cela apporte un bonheur plus durable.

 

Une façon très simple d'avoir un bonheur plus durable plutôt qu'un plaisir temporaire, c'est de vouloir vivre une vie paisible, une vie spirituelle, une vie calme, une vie de sagesse. Et lorsqu'on vit une vie de sagesse, on minimise de beaucoup la souffrance et on cesse de courir après les illusions.

 

Si on court après les illusions, cela fait mal puisqu'elles apportent toujours la souffrance. Parce que le bonheur c'est comme une pièce de monnaie, après le plaisir vient la souffrance. Par exemple si on écoute un film qui est très bon on a du plaisir. Après l'avoir regardé quelques fois, il commence à être ennuyeux et on voudrait en regarder un autre.

 

La même chose qui nous donnait du plaisir nous apporte la souffrance quelques instants plus tard. Voyons un autre exemple encore plus facile à comprendre. Si on prend de l'alcool il peut y avoir un certain bonheur ou plaisir. La personne est joyeuse mais le lendemain elle a mal à la tête. Elle s'aperçoit qu'elle a fait plein de gaffes pendant qu'elle était soûle et qu'elle a fait souffrir plein de monde autour d'elle. Ce qui lui donnait du plaisir la veille lui donne de la souffrance le lendemain.

 

Dans le monde toutes les choses matérielles qui donnent du plaisir vont aussi donner de la souffrance. Et les choses qui vont donner les plus grands plaisirs temporaires (comme les drogues les plus fortes) vont donner les plus grandes souffrances (qui vont durer beaucoup plus longtemps).

 

En sanskrit cela s'appelle « bahou duhkha dha » qui veut dire: «pour deux secondes de plaisir, tu peux avoir des années de souffrance». C'est un mauvais «deal».

 

Pour être capable de ne pas être affecté par le mental et pour ne pas s'identifier au mental, il faut que la personne pratique un yoga. Sans yoga c'est impossible de ne pas être esclave de notre mental. C'est le problème de l'ego. C'est que l'ego matériel s'identifie à ce qu'il n'est pas. Quelqu'un qui est matérialiste va penser qu'il est son corps. Je suis mon corps de matière. Il va s'identifier à son corps, à ce qu'il n'est pas.

 

Certains gens plus brillants vont se dire que leur corps est temporaire et qu'ils sont quelque chose d'autre. Ces gens, la plupart du temps, vont s'identifier à leur mental et vont affirmer qu'ils sont ce mental. Donc ils ne sont pas capables de faire la différence entre le « je » et leur mental. C'est impossible pour eux. Ils vont essayer mais ils sont incapables. C'est pour cela qu'il nous faut le yoga. Sans yoga on ne peut pas arriver à le faire.

 

 


 

Si quelqu'un a pratiqué le yoga, il peut comprendre qu'il est une âme et qu'il a un mental, une intelligence, un ego et un corps. Il peut même comprendre que le corps est différent du mental et que le mental est différent de l'âme. Cela est théorique mais lorsqu'on pratique la méditation, on va au-delà de la théorie, on expérimente.

 

Au lieu de méditer sur des choses matérielles, on médite sur des choses spirituelles. En méditant sur des choses spirituelles on peut laisser notre mental dans les choses matérielles et on s'absorbe dans des choses spirituelles. Mais pour nous brancher dans les choses spirituelles cela prend une pratique de yoga. Et tant qu'on ne l'a pas expérimenté on ne peut pas le savoir.

 

C'est comme si on demandait ce que goûte une pomme? Il faut l'avoir déjà goûté pour le savoir. C'est le principe. Tant qu'on n'a pas de connaissance sur les choses spirituelles on ne peut pas méditer sur celles-ci. Donc avant de méditer sur les choses spirituelles, il faut avoir de la connaissance sur les choses spirituelles.

 

Comment obtenir une connaissance spirituelle? Cela fait encore partie du yoga. Parce que ce qui est matériel peut s'acquérir de façon matérielle mais ce qui est spirituel s'acquière seulement de façon spirituelle. C'est par les principes du yoga qu'on peut obtenir la connaissance spirituelle. C'est ce qu'on est en train de faire en ce moment.

 

La première chose à faire est viveka, le discernement. On discerne entre ce qui est matériel et ce qui est spirituel. On a déjà dit que ce qui est matériel est temporaire. Ce qui est spirituel est éternel. C'est la première connaissance à savoir. C'est un début seulement. Il y en a encore beaucoup à apprendre.

 

Comment peut-on expérimenter quelque chose qui est éternelle? Déjà on peut expérimenter que notre conscience est éternelle. On a toujours eu une conscience et on n'a pas expérimenté un moment où on n'a pas de conscience. Même lorsqu'on rêve, on a une conscience. Même lorsqu'on a conscience de rien, susupti, on est quand même conscient. J'ai bien dormi, je ne me souviens de rien. On se rappelle qu'on ne se souvient de rien. On est conscient qu'on ne s'est souvenu de rien. Notre conscience est toujours là.

 

Cette conscience est éternelle. Sauf que cela ne procure pas de bonheur éternel. On n'a pas ce bonheur en nous-mêmes. Si on l'avait, on ne pourrait pas le perdre. Ce qui est éternel ne peut pas être perdu. Un bonheur qui est éternel ne peut pas être perdu parce qu'il est éternel. Donc on ne l'a pas. Et étant donné qu'on ne l'a pas, on le cherche. (Et on se trompe en pensant trouver le bonheur dans les choses matérielles).

 

C'est dans la nature de l'âme de rechercher ce bonheur. Tout ce qui a une conscience recherche le bonheur que ce soit un arbre, un oiseau, un animal, un humain. On est fait pour rechercher le bonheur. Pareille à l'eau dont la nature est d'être toujours mouillée, le sucre d'être toujours sucré, la conscience va toujours rechercher le bonheur.



[1]               Voir la classe «Introduction aux gunas» pour le détail technique.


Rassa, 450 Robitaille, Montréal, QC j2g9j6, CANADA

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