mardi 23 novembre 2010

Foi et Spiritualité - Partie 3

SRADDHA (la foi)

flowering lotus par Apricot Cafe

On a vu qu’il y avait trois dimensions au mot dharma : la fonction, le devoir, les principes religieux spirituels. Il faut que les trois soient ensemble. Exemple: s’il y a un dictateur qui détruit tout autour de lui, c’est toute la population qui va souffrir. Il apporte le mal partout. Le dharma: c’est de combattre pour détrôner ce dictateur pour le remplacer par quelqu’un qui va agir pour le bien de tous.

Qu’est-ce qui est le bien ou le mal? Ce n’est pas facile à définir. Il y a énormément de choses à définir. Je vais vous donner un indice. Dans le Bhagavad-gita, le premier mot qui est inscrit est dharma.

Les gens sont assemblés sur un champ du dharma, un lieu saint pour combattre une cause sainte. Ils sont là pour faire une activité du dharma. La Bhagavad-gita décrit le dharma.

Koula dharma: c’est le dharma de la famille ou bien de la tradition du village. Dans notre culture, au Québec, on fait comme ceci, comme cela. Si on fait les choses de telle autre façon, cela va déranger l’harmonie dans la famille ou dans la société. On agit comme cela. Si on fait les choses d’une autre façon, ça va enlever la politesse, l’harmonie…

Les premiers maîtres d’école vont enseigner la vie morale aux jeunes ; comment bien agir pour ne pas déranger les traditions locales? On les appelle les Koulas gurus.

Les matérialistes ont la foi que tout est fait de matière et qu’il n’y a rien d’autre au-delà de la matière. C’est leur croyance, seule la matière existe et tout se réduit à la matière. On appelle cela du réductionniste en terme philosophique. On réduit tout à la matière. On a foi qu’en ce qui est matériel.

Une personne est en train de chanter une chanson d’amour. C’est une machine composée d’atomes qui envoie des vibrations sonores. On réduit tout à des atomes. C’est une croyance. Pourquoi c’est une croyance? Parce qu’on ne peut pas prouver que la vie n’est qu’une combinaison d’atomes. On ne peut même pas savoir ce qu’est l’atome? On n’a pas encore trouvé, on le recherche, on peut avoir de grandes prétentions qu’on l’a trouvé mais cela n’existe qu’à la petite école. Les vrais scientifiques qui ont la vraie humilité avouent qu’ils n’ont pas expliqué l’atome et probablement qu’ils ne le pourront jamais.

De prouver que tout est une combinaison d’atomes est une croyance, ce n’est pas que les atomes n’existent pas, on a une connaissance de l’atome. Comment sont vraiment faits les atomes? C’est au-delà de nos capacités, du petit mental limité.

Entre croyance et connaissance sur les atomes, il existe entre les deux une conviction. Tandis que du côté de la dimension spirituelle, celui qui, à travers le yoga, a fait une expérimentation spirituelle dans sa méditation atteint un niveau de vision intérieure tellement grande qu’il peut dire sans se tromper: « je touche quelque chose de spirituel, ce n’est pas juste une croyance, c’est du vécu ».

C’est comme le scientifique qui va manipuler l’hydrogène et l’oxygène. Il va dire que c’est expérimental, qu’il ne l’a pas juste imaginé, qu’il a vécu et expérimenté.

Celui qui fait du yoga n’adhère pas à une religion aveugle où l’on croit sans l’avoir expérimenté. Dans le yoga, on expérimente par soi-même et on touche. Dans le fond de ma méditation il y a un goût spirituel que je ne retrouve nulle part dans le monde matériel. Il y a quelque chose, j’y goûte réellement.

En goûtant je connais la sapience. C’est une sagesse que l’on goûte et qui devient une science du goûter. C’est une science, une sagesse, un goûter, les trois combinés ensemble et lorsqu’on médite bien, cela goûte bon et l’on se dit: « je touche à quelque chose de spirituel ». Un matérialiste va nous dire que notre expérience est illusoire et imaginaire en affirmant que le spirituel n’existe pas. Il dira que seul l’atome existe. On pourra lui demander de nous expliquer l’atome. Dis-nous comment il est fait et de quoi il est fait? L’avez-vous déjà vu et expérimenté ou avez-vous seulement déduit ce qu’il pouvait être? Votre conception de l’atome est-elle moins illusoire que ma conception de la spiritualité? Si on n’a pas expérimenté le monde spirituel comment peut-on dire qu’il n’existe pas?

On voit qu’on peut avoir deux points de vue différents (darshan).

Il y en a qui vont avoir une conviction matérialiste, d’autre une conviction spiritualiste. C’est cela sraddha, la foi ou la conviction. Dans ce texte on traduit le mot sraddha par le mot français « foi » qui n’est pas parfaitement convenable. La sraddha est très difficile à traduire et définir. À la toute fin de ce cours, on va voir que la sraddha est une manifestation spéciale de l’énergie spirituelle.

Selon le chapitre neuf verset trois1 : « celui qui a une conviction matérialiste va continuer à cheminer dans la matière, vie après vie, parce qu’il n’a pas foi dans le spirituel». Le matérialiste va dire: non, je n’ai peut-être pas de foi mais j’ai une croyance. Sa foi est dans la matière, il continuera dans la matière.

Celui qui a la foi dans le dharma et dans les principes de la spiritualité va pouvoir atteindre l’Absolu. Par cette relation avec l’Absolu il va pouvoir se dissocier du matériel. Le matérialiste qui n’a pas sraddha ne pourra jamais établir cette relation unique. C’est ce que le verset explique.

On a plusieurs sortes de foi. On va avoir les scientifiques matérialistes qui vont avoir la foi dans l’empirisme. L’empirisme accepte pour vrai seulement ce qu’on peut voir et mesurer avec les yeux, les microscopes et les différents appareils de mesure. On peut faire des expériences empiriques sur la matière et on peut les mesurer.

Les philosophes vont avoir la foi en la raison, la logique, la compréhension venant de leur esprit brillant et de leur intelligence hyper fantastique, meilleure que les autres. Je vois davantage que les autres. Cela s’applique aussi aux scientifiques qui sont bornés à ce qu’ils peuvent voir ou à ce qui est observable au microscope.
 

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