vendredi 13 août 2010

La perfection est accessible à tous - Partie 4

Nous reconnaissons rarement les maîtres que Dieu nous envoie. La
plupart du temps nous aimerions avoir un guru semblable à Narada Muni
qui lévite dans les airs en jouant de son instrument de musique, un
maître de musique qui a un corps complètement spirituel et qui ne
connaît ni le froid ou la faim. Nous l’imaginons ayant toujours des
yeux lumineux et que de chacune de ses paroles coulent des rivières de
nectar. Nous l’imaginons au-delà de toutes imperfections et de tous les
besoins matériels.



Nous aimerions avoir de tels maîtres à nos côtés mais cela n’existe pas
en ce monde. Notre ego fait de nous des personnes très importantes et
il est «normal» que nous ayons le meilleur des gurus pour nous
enseigner. L’ego cherche à se gonfler en disant : « Je suis le meilleur
car j’ai le meilleur des gurus. »



À défaut d’avoir un guru qui flotte dans les airs, nous sommes
consentants à prendre un guru très populaire comme la Dalaï Lama ou, à
la limite, un guru un peu moins populaire qui soit tout de même entouré
de milliers de disciples. En bas de ces normes l’ego accepte mal de se
retrouver avec un guru impopulaire même s’il a les plus grandes
connaissances à transmettre.



Il y avait un mendiant à l’église et pour Jean Tauler celui-ci ne
pouvait pas être un grand maître. L’ego se dit : « Cela est impossible
». Encore une fois la grâce se joue de toutes nos conceptions et de
toutes nos imaginations mentales. Dieu seul sait quels types de gurus
nous méritons véritablement, c’est à nous d’avoir l’humilité d’accepter
ce qu’il nous offre.



Nous pouvons voir dès le début de la conversation que Jean Tauler
n’avait pas la grâce de bien écouter? Il a fallu des paroles perçantes
du mendiant pour attirer l’attention de Jean Tauler.



Malgré cela Jean Tauler ne l’a pas compris. Il était perdu dans ses
pensées et, trop occupé à chercher. Il n’avait pas le temps de
recevoir.


Van Gogh in my mind... par .I Travel East.



Il cherchait ailleurs pendant que les enseignements lui étaient donnés.
Il cherchait un « grand » maître. Les premiers enseignements entraient
peu à peu dans ses oreilles ; je n’ai jamais connu de mauvais jour, je
n’ai jamais connu de peine et depuis longtemps je ne me rappelle plus
ce qu’est la peine. Il a fallu trois ou quatre paroles profondément
énigmatiques pour qu’il prenne le temps d’écouter ce que le mendiant
avait à lui dire.



Il a douté au début en lui demandant comment il pouvait prétendre ne
pas connaître la souffrance. Il n’a pas accepté sur le coup que ce
mendiant pouvait être un maître. Peu à peu son mental a été défait et
il s’arrêta pour mieux écouter. C’est le travail de la grâce de défaire
tous les arguments du mental. Le mental se calme et commence la
véritable écoute dans laquelle nous pouvons mieux recevoir la grâce.



La grâce fait le travail de défaire le mental. Le mental n’aime pas
cela car il est très attaché à son mode de pensée. Nous sommes
identifiés et trop attachés à notre mental et cela devient très pénible
de s’en défaire.



Plusieurs croient qu’il faut souffrir sur la voie spirituelle. Nous
souffrons seulement à cause de notre attachement à notre mental. Le
mental nous met souvent en doute. Parfois nous ne savons plus à qui
s’adresser : « Doit-on écouter notre mental ou les sages? » Dans le
doute nous souffrons.



Grâce à une vie de pratiques spirituelles, Jean Tauler a mis de côté
ses considérations mentales et matérielles pour prendre le temps
d’écouter. La grâce qu’il avait reçue de s’être intéressé à la
spiritualité lui a permis de bien écouter.



Malgré le fait qu’il n’apprenait rien de nouveau, il avait quelqu’un
devant lui qui vivait ce qu’il disait. Cela est venu le toucher au plus
profond de son cœur.

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