dimanche 15 novembre 2009

Le yoga de la fascination - partie 7

Deep red par isolano.


Petite définition de Rassika Shékar, il y en a encore beaucoup d’autres comme le christianisme essaie d’enseigner qu’ils ont découvert que Dieu est amour, qu’amour est un autre nom de Dieu, un autre nom de l’Absolu. On a la même chose en sanskrit, Prema rupa, qui veut dire la forme même de l’Amour. Prema lila veut dire les jeux même de l’Absolu d’amour (Prema c’est amour).

Lorsqu’il y a amour, il y a toujours action, il y a toujours jeu et dans jeu il y a une poursuite. Toute poursuite est ultimement faite pour entrer dans ce jeu d’amour et plus on en est conscient, plus on prend un goût spirituel à travers les poursuites que l’on a dans notre vie (même si ces poursuites paraissent au début tout à fait matérielles). Et, lorsqu’on va de plus en plus profondément dans nos poursuites, on entre à un moment donné dans un domaine spirituel et la poursuite devient encore beaucoup plus suave, elle a un goût beaucoup plus intéressant.

Cela ne nous laisse pas l’arrière-goût que les poursuites matérielles nous donnent. Les choses matérielles obligatoirement nous donnent un goût de frustration et d’insatisfaction parce qu’on n’obtient pas le plaisir tel qu’anticipé. Tandis que le plaisir spirituel ne s’obtient pas d’aucune façon matérielle et nous donne un goût qui nous étonne toujours. C’est toujours frais comme la rosée du matin à toutes les fois qu’on le découvre et ce malgré nous.

Quelqu’un pourrait dire qu’il ne poursuit ni la vérité, ni l’art, ni la science, que rien de tout cela le fascine: «Même l’amour ne me fascine pas, seulement le bonheur me fascine et c’est le bonheur que je recherche ». Tout de suite le sage pourrait lui faire remarquer que c’est par amour du bonheur qu’il recherche le bonheur. Il y a amour qu’il s’en aperçoive ou pas.

Que l’on s’en aperçoive ou pas, le bonheur est très ineffable, très difficile à capturer et même très difficile à décrire. Ananda signifie le bonheur absolu, perpétuel et éternel. Ananda est un des noms les plus populaires de l’Absolu utilisé en Inde. Un des plus grands textes philosophique et profond de l’Inde qui s’appelle le Vedanta Sutra dit : «Ananda Maya Abyasat». Si on veut Ananda, si on veut le plus grand plaisir il faut se connecter, se lier par le yoga à Ananda lui-même, à la personnification du bonheur, à l’Absolu lui-même.

C’est cela le yoga qui est au cœur de la méditation. Tous les sages de toutes les traditions, de toutes les époques ont pu goûter à ce bonheur (grâce au yoga) et ont pu révéler par la suite aux autres qu’il n’y a pas de plus grand bonheur que de se lier à cet Absolu, à cet Infiniment Fascinant.

Tout le monde est fasciné par le bonheur et tout le monde le recherche. C’est une des formes les plus fascinantes de l’Absolu et plus on se lie à cet Absolu, plus on goûte à un bonheur absolument incomparable à tout ce qui est matériel. C’est pourquoi les grands sages pouvaient très facilement se départir de toutes les puissances, de tous les pouvoirs matériels et de toutes les richesses matérielles. Ils pouvaient vivre avec presque rien et être infiniment plus heureux que les multimilliardaires.

Ce n’est pas un grand mystère. Ils goûtaient à un plaisir beaucoup plus grand que tout ce qu’on peut se payer par des richesses matérielles. Cela a toujours été ainsi et sera toujours ainsi. Ce bonheur fascinant est disponible à tous ceux qui se laissent suffisamment fasciner par l’Infiniment Fascinant et entrer dans la dimension spirituelle.

Prenons comme exemple le philosophe Plotin, au troisième siècle environ de notre ère, qui est un néo-platonicien, il disait; «le plus grand bonheur était celui de se joindre avec le Un Ultime». Il enseignait que la philosophie ce n’est pas simplement faire des théories mais c’est d’en arriver à un niveau de pureté et de vision intérieure tellement grand qu’on peut non seulement voir ce Un Absolu mais s’unir à Lui et goûter à ce bonheur.

On a ici une définition en terme occidental de la méditation orientale telle que connue depuis plusieurs millénaires. Ce bonheur n’est pas du tout limité à l’orient, les sages de l’Occident peuvent aussi l’avoir. C’est un bonheur sans frontière pour des sages sans frontière. Une énorme quantité de grands sages chrétiens l’ont aussi connu et goûté, ils ont voulu faire goûter aux autres.


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