mardi 29 septembre 2009

Le yoga de la fascination - partie 4

DÉCRIRE L’INFINIMENT FASCINANT

C’est très difficile à décrire cet Infiniment Fascinant. On voit ici que lorsqu’on fait une expérience profonde il est difficile de mettre des mots à l’expérience. Si dans un moment de silence et de paix on vous demande de décrire le goût d’une gorgée d’eau, vous allez avoir une grande difficulté à le faire. Encore plus grande sera la difficulté de décrire cet Infiniment Fascinant lorsqu’on y a goûté grâce aux principes du yoga. C’est au-delà de la matière.

Lotus flower par *sido*


Les mots sont toujours difficiles à trouver, ils sont souvent réducteurs. Si on prend le mot fleur, un objet nous apparaît tout de suite à l’esprit mais l’image n’explique pas tout le mystère qu’elle recèle, toute son infinie beauté et toute sa complexité. Au-delà des apparences cela demeure toujours indescriptible.

À cette difficulté de décrire la nature véritable des choses ou à cette apparence limitation des mots, tout n’est pas perdu. Tout comme la science peut nous rapprocher de l’Infini, les mots peuvent aussi nous rapprocher de l’Infini. C’est même un des yogas les plus puissants, le mantra yoga. Dans ce type de yoga, les mots utilisés sont reconnus comme étant plus qu’un mot ordinaire. C’est un mantra, c’est-à-dire un mot qui est de nature aussi infinie que l’Infini Lui-même. En d’autre terme cela veut dire qu’avec la vision d’un yoga non dualiste, ce mot est non différent de la Réalité.

Lorsqu’on apprend à bien utiliser ce mantra, alors on se connecte à une Réalité Supérieure. Je ne décrirai pas ici la façon dont cela se fait, cela fait partie d’un enseignement intime qui se donne de façon très particulière entre maître et disciple. Un même mot peut être utilisé de façon limitative et peut aussi être utilisé de façon spirituelle pour nous rapprocher de l’Absolu.

En sanskrit on a le mot ananta qui signifie infini (Nanta veut dire : fini et le a signifie le négatif). Ananta est donc non fini, infini. Ce mot peut être utilisé à l’intérieur d’un mantra pour nous connecter par le yoga à cet Infini. La beauté de la science du yoga c’est que l’Infini peut être décrit par une infinité de mots mantra.

Voici d’autres exemples intéressants. Adja: non né (il n’ a aucune naissance matérielle). Sanatana: éternelle. Advaita: non-duel (au-delà de toutes les dualités matérielles). Adjita infaillible (sans aucune des faillibilités, des limitations de ce que nous nous expérimentons de matériel). Rama: celui qui apporte un bonheur infini. Govinda, celui qui donne le plaisir des sens (de la vue, de l’ouie, de tous nos sens). Hari: le Dieu infini qui est situé au cœur de ce qui est infiniment petit et dans le cœur de chacun. Karuna-Sindhu qui veut dire «l’océan de miséricorde» car l’Infini donne infiniment tout à l’infiniment variété de gens, il se donne infiniment. Ce don infini se décrit par Karuna-Sindhu et en sachant comment utiliser le mantra avec Karuna-Sindhu on se branche à ce Don Infini et on goûte à ce Don Infini.

La formule du yoga, bien que simple, n’est pas facile à appliquer lorsqu’on a des conceptions égoïstes et matérialistes. Un des principes de ce mantra yoga est de nous permettre de goûter et de participer au Don Infini. Nous devons pour cela nous aussi, devenir un Don Infini. Lorsqu’on garde nos conceptions égoïstes et matérialistes, c’est très difficile à réaliser. Par la science du yoga, on peut graduellement, peu à peu, lorsqu’on est bien dirigé par quelqu’un qui connaît cette science, devenir ce Don Infini capable de communier au Karuna-Sindhu, ou Don Infini.

Pour continuer sur la liste de noms infinis de l’Infini, Dina-Bandhu, qui signifie «celui qui est l’ami de ceux qui ont de la misère». Qui n’a pas de misère dans ce monde? Tous ceux qui ont des conceptions matérialistes et égoïstes souffrent. C’est très facile de voir si on a des conceptions matérialistes et égoïstes en nous, aussitôt que l’on sent de la misère dans notre cœur, c’est qu’on est limité par le matérialisme et l’égoïsme. Le test est très facile à faire.

Un autre beau mot, Jagat-Pati, signifie le père de l’univers. Cela ressemble un peu à «Dieu le père» que l’on rencontre dans les traditions chrétiennes. Cependant dans la conception yoguique, il y a une infinité d’univers et l’Absolu est le père mais il y a aussi en nous la mère et l’ami qui est aussi la Source. Alors tous ces noms sont descriptibles et définissables de différentes façons et ne sont aucunement limitatives les unes des autres.

Krishna par arjuna_zbycho


Krishna est un autre nom de l’Infini et très populaire en Inde qui signifie Infiniment Fascinant. Krishna ne signifie pas seulement cela, il y a aussi une infinité de définitions qui lui est attribué: celui qui libère de la souffrance matérielle, du lien avec l’illusion. «Kris» fait partie de la souffrance matérielle, l’illusion matérielle et «Na» est la négation. Alors c’est celui qui annihile, détruit les illusions matérielles et détruit notre relation avec le faux, avec ce qui nous donne de la souffrance. Ananta rupam signifie forme infinie et c’est aussi un des noms de l’Infini.



Méditation sur le lotus - partie 6

APPLIQUER CES MÉDITATIONS AU COEUR DU QUOTIDIEN

Comment peut-on vivre ces différentes méditations au jour le jour? Lorsqu’on a un programme de méditation qui comprend une pratique à tous les matins ou matins et soirs, cela nous permet peu à peu de se souvenir au cours de la journée des méditations que nous avons pratiquées pour réussir un jour comme les grands sages à méditer spontanément toute la journée.

VOIR LA BEAUTÉ EN TOUT CE QUI EST BEAU
Etat Sauvage ... Ravissement de l'âme ... par Oxygène78Vue en face du Lac des cordes par Nadir le debutant qui s'améliore en photomacro sur le chemin du lac des cordes par Nadir le debutant qui s'améliore en photo

Une méditation encore beaucoup plus simple est celle qui consiste de se rappeler le lotus lorsqu’on voit quelque chose de beau, de pur, de noble et de lumineux. Nous remémorer les qualités du lotus nous rappelle les qualités spirituelles de l’Âme Suprême et les qualités suprêmes que l’on veut développer en notre cœur.

Toutes choses belles, lumineuses et merveilleuses nous aident à nous rapprocher de la Vérité Absolue ou de Dieu, de se rapprocher du plus profond de notre cœur.

C’est vraiment une des pratiques les plus essentielles à se souvenir. Ainsi, on ne devient pas des religieux qui ont peur de ce qui est beau en disant «vade retre satanas! : Oh Satan n’essaie pas de me tenter!». Tout ce qui est beau, harmonieux et merveilleux devrait au contraire nous donner automatiquement le réflexe de nous souvenir de la Vérité Absolue, de l’Âme Suprême qui est belle, lumineuse, merveilleuse et qui est déjà sise au cœur de notre cœur.

Notre méditation quotidienne nous permet de voir le beau, le merveilleux, le lumineux et de nous souvenir de l’Âme Suprême. Ainsi chaque moment de la journée nous aide à nous ramener à une méditation profonde et essentielle.

Pour y arriver il faut d’ores et déjà commencer matin et soir et ancrer en nous peu à peu cette belle image lumineuse et harmonieuse du lotus. Cela peut prendre quelques jours, quelques semaines ou quelques années selon notre niveau de sincérité.
Cela en vaut la peine car lorsqu’on a atteint ce niveau de conscience, on peut par la suite, automatiquement à la vue de choses merveilleuses, belles et lumineuses nous souvenir davantage de l’Absolu qui est beau, merveilleux et lumineux, «pareil au lotus».

Notre vie de tous les jours devient «pareil au lotus» lorsqu’on approfondit cette méditation, jour après jour, année après année.

Notre regard change et devient lumineux, beau et «pareil au lotus». Nous voyons la beauté en toutes choses lorsqu’on pratique bien cette méditation. On renouvelle notre regard et notre compréhension de nous-mêmes au lieu de se croire un corps matériel périssable et contaminable.

On est une âme spirituelle inviolable, impérissable, éternelle «pareil à un lotus» dont la beauté et la luminosité croient constamment. Ce n’est pas seulement un regard neuf mais un regard toujours renouvelé. C’est aussi une vie neuve et renouvelée.

La méditation «pareil au lotus» nous rend semblable au lotus jusqu’à nos moindres émotions. Toutes nos émotions (si elles sont analysées en profondeur) sont faites pour nous amener vers l’Absolu. Lorsque nous voyons de belles choses merveilleuses, l’émotion qui en ressort (si nous savons regarder) est une recherche de l’Absolu. Nous Le recherchons dans toutes ces choses belles et merveilleuses.

Peu à peu on va devenir plus conscient que ce qu’on recherche dans la vie de tous les jours est cet Absolu qui est «pareil au lotus».

Au cœur de nos émotions, de nos pensées et de tout ce qu’on trouve de beau il est possible de rejoindre l’Absolu grâce à ces méditations avancées.




samedi 26 septembre 2009

Les difficultés de lâcher prise - partie 8

CONCLUSION

Le secret est donné dans la Bhagavad-gita. Les sens viennent automatiquement lorsque l’âme a un corps. Les sens veulent prendre, toucher, voir, sentir, entendre… Les sens veulent prendre, prendre, prendre. Il n’y a pas de lâcher prise. Lorsqu’on a des sens, le lâcher prise est très difficile mais celui qui a un goût supérieur, celui qui a développé quelque chose de spirituel à l’intérieur de lui se détache de ces choses extérieures parce qu’il a déjà quelque chose de supérieure à l’intérieur.

Si vous avez déjà dix millions de dollars dans vos poches puis qu’il y a vingt-cinq sous par terre, vous n’êtes pas trop attaché à le ramasser. À un moment donné il y a quelqu’un qui expliquait que si Bill Gates voyait 500$ par terre, cela ne vaudrait pas la peine qu’il le ramasse parce qu’il perdrait plus d’argent à le ramasser. Il est mieux d’utiliser sa seconde à continuer à penser à sa compagnie que de se pencher pour ramasser le 500$.

C’est la même chose pour le spiritualiste. Lorsqu’on a un goût spirituel supérieur, on n’est pas attaché à prendre des choses extérieures. La vraie solution pour le lâcher prise est de développer ce goût spirituel supérieur, de développer cette conscience spirituelle par laquelle on peut faire nos activités de tous les jours comme il le faut mais dans une conscience supérieure.
Cordes de l'été par ilona.. (~summer break~)macro sur le chemin du lac des cordes par Nadir le debutant qui s'améliore en photo
Celui qui n’a pas cette conscience supérieure et qui fait semblant d’être un grand sage très calme et qui fait sa méditation tous les matins ne pourra pas lâcher prise au travail. Le stress s’emparera de lui. Sa journée sera très matérialiste. C’est ce qui arrive lorsqu’on joue au grand sage. Pas de conscience spirituelle, pas de lâcher prise.

C’est un exemple qui est donné d’un chacal bleu. Il y avait un chacal qui était tombé dans la peinture bleue. Tous les autres animaux l’ont pris comme un Dieu, ils l’ont mis sur un grand siège et l’ont honoré en disant; « oh! Grand Dieu, le roi des animaux ». À un moment donné ses amis chacals se sont mis à hurler et il n’a pas pu s’empêcher de les suivre. Il s’est mis à hurler puis il a quitté son trône pour aller jouer avec ses autres amis chacals. Ils se sont baignés dans une rivière et il a perdu toute sa peinture bleue. Tout le monde a vu que ce n’était pas le roi des animaux, c’était juste un autre chacal ordinaire.

On veut paraître détaché en faisant juste un peu de méditation extérieure ou paraître un peu sattva-guna mais lorsqu’on a toutes ces choses à l’intérieur de nous (les samskaras, les désirs matériels, la foi dans les choses matérielles, l’ignorance), cela va finir par se voir de l’extérieur, cela va paraître qu’on n’est pas un chacal bleu. On a une conscience matérielle et ça reste encore à l’intérieur. Il faut changer la conscience. Ce n’est pas de changer nos modes d’activités extérieures, comme le travail qui est le plus important, c’est de changer notre conscience.
FOI POR VOCÊ par Edson Costa
Il y a différentes façons par nos activités extérieures de développer sattva-guna. Le principe qui est donné pour un vrai lâcher prise est de développer une conscience spirituelle, et, si on n’est pas capable, au moins essayer de développer sattva-guna. Sinon qu’est-ce qui va arriver? On se mélange, on interprète mal le lâcher prise.

Au début de l’Hitopadesha, il est dit qu’il faut acquérir la connaissance car si on n’a pas la connaissance, on ne saura pas comment bien agir. L’important de la connaissance c’est de savoir bien agir, il faut la mettre en application. Il y en a qui vont dire: «Ce n’est pas important. Tout va m’arriver selon mon karma, selon ma destinée». La plupart du monde qui connaît mal le karma vont penser de cette façon. Si c’est mon karma d’obtenir de l’argent, je vais obtenir de l’argent même si je ne travaille pas. C’est très mal comprendre le karma. De toute façon tout le monde est pris dans sa destinée, chacun doit suivre son karma et sa destinée.
Shiva Nataraja par Jessica Ricci

«Shiva n’a pas de place où demeurer, il n’a pas de beaux habits et il a de la cendre sur lui. Visnu est obligé d’être couché sur un lit de serpents. Brahma est assis sur une fleur de lotus. Personne de ces gens n’est chanceux, ils n’ont pas des bons lits. C’est leur karma, ils ne peuvent pas rien y faire. De la même façon moi je ne peux rien faire, c’est juste mon karma».

L’Hitopadesha décrit que cette mentalité vient de «loosers», de ceux qui sont dans le tamas-gunas et qui ont une conception très limitée des choses.

Si Shiva n’a pas de lit, c’est parce qu’il en a décidé ainsi. Visnu et Brahma ne veulent pas de lit pour montrer qu’ils sont au-delà des trois gunas, au-delà de la matière. Ils ne reposent sur rien de matériel. Shiva va être habillé n’importe comment pour montrer justement qu’il faut lâcher prise, qu’il faut se détacher.

Le monde veut savoir c’est quoi la vision du bonheur, il pense que c’est d’être à Honolulu sur la plage avec une belle fille et elle nous met une belle guirlande sur nous. C’est le paradis terrestre. Shiva se met une guirlande de squelette sur lui pour rire de notre idée du paradis terrestre. Cette guirlande est pour nous montrer que l’on pense que la vie est un jardin de roses mais non nous rencontrons la mort à chaque pas. Vie après vie, nous mourrons encore et encore. C’est pour nous montrer que tout est éphémère et qu’on n’a pas besoin de faire de grandes choses matérielles. Shiva a décidé par lui-même d’agir ainsi pour enseigner le lâcher prise aux autres. Ce n’est pas à cause de son karma. Il ne faut pas dire qu’on s’en fout et que tout va venir par notre karma.

Comme la Bhagavad-gita nous l’enseigne (verset 2.47) , il faut agir en toutes circonstances mais il faut lâcher prise sur le résultat de nos actions.


vendredi 25 septembre 2009

Audio: Qu'est-ce que le yoga - Partie 9



Titre : Qu'est-ce que le yoga? -- partie 9


Cliquez sur le triangle ci-dessous pour démarrer l'enregistrement





-- Pour obtenir le fichier MP3: Cliquez ici


DESCRIPTION DE CET EXTRAIT AUDIO
Description sommaire de cette série d’extraits audio

Le véritable yoga est beaucoup plus que des exercices physiques. C’est une union à la vérité absolue qui nous donne un contact direct avec un plus haut niveau de conscience et de connaissance.

C’est un procédé qui nous mène à la pleine manifestation de notre potentiel et de notre bonheur.

Ce procédé culmine dans la plus haute manifestation de l’union spirituelle : l’amour divin (prema).



N.B.: cette série d'extraits apparait un à la suite de l'autre.
Pour avoir la classe complète veuillez consultez
la liste des documents disponibles



Écoutez-en davantage : Rencontres en personne ou autres enregistrements audio disponibles
Voyez comment utiliser ces fichiers audio
créées par Guy Tétreault, fondateur de ce blog


jeudi 24 septembre 2009

Introduction au yoga intégral - partie 2

Yoga par ojoqtv

C’est la philosophie du yogachara: «le monde à l’extérieur n’est qu’illusoire, c’est juste des créations de notre mental et nous créons notre propre monde».

Le philosophe Berkeley disait: “on ne peut pas prouver que la matière existe, on ne peut pas prouver ce qu’est la matière. Tout ce qu’on peut prouver c’est qu’il y a un mental, donc tout est création mentale et nous les créons nous-mêmes».

Livre très populaire: Le monde de Sophie basé sur la conception «tout est mental».

Les philosophes de l’Inde ont dit: «Non, ce n’est pas nous qui créons la réalité. Avec notre mental, nous pouvons déformer notre réalité, l’imaginer, mal la concevoir mais non la créer». On ne peut pas créer la réalité, même pas un atome. On ne peut pas comprendre ce qu’est l’atome avec notre mental. Le mental est très limité, il ne peut pas comprendre ni l’atome, encore moins Dieu, encore moins les choses spirituelles, et comment se relier à Dieu. Il ne peut pas créer ces choses car il est trop limité.

Brighu, dans son illumination, dit: «tout est mental». Dans certaines traditions spirituelles, on est très fier lorsqu’on est arrivé à l’illumination. On va se montrer supérieur aux autres.

Brighu n’avait pas cette fierté, il avait l’humilité spirituelle qui caractérise un grand sage. Il retourna voir Brahma qui lui répondit : «nous allons pouvoir passer à une autre étape».

Brighu a vu que son mental était rempli de pensées et qu’il pouvait les observer. En tant qu’observateur de ses pensées, il est différent de ses pensées et de son mental. Il pouvait même dire à son mental: «Arrête de penser à la liste d’épicerie, pense à faire le travail». Il pouvait diriger le mental pour que celui-ci dirige le prana et que ce dernier dirige l’énergie matérielle. Là on est à un plus haut niveau de direction et c’est là que vient le domaine de la méditation par laquelle on peut diriger le mental, contrôler le mental, mettre le mental dans une direction.

Brighu dit: «Voilà je suis au-delà du mental, maintenant j’ai une meilleure compréhension». Mais étant très humble et il est allé voir son maître.

Le maître lui dit: « Maintenant on peut passer aux choses sérieuses, retourne encore à ta méditation. »

Brighu continua et expérimenta un niveau bien supérieur: «C’est la nature purement spirituelle qui ne peut pas être décrite par les mots du mental, par aucune expérience matérielle, qui est au-delà du mental, qui est décrit comme l’âme pure qui est consciente qu’elle est différente du mental, du prana, des émotions qui entrent en contact avec la source de l’âme (l’Absolu) et c’est là qu’il a eu un bonheur comme il n’a jamais eu avant».

Avec ce grand bonheur, il retourna voir Brahma et lui dit: «Je ne sais pas s’il y a d’autres étapes».

Brahma lui dit: «Non tu as compris, il n’y a pas d’autres étapes».

C’est un résumé des cinq différentes dimensions. Le bonheur peut augmenter de plus en plus parce que cette union de l’âme avec l’Absolu peut augmenter jusqu’à l’infini.
Ces cinq différentes étapes sont comme cinq différents niveaux de conscience qui sont tous très importants et qu’il ne faut pas négliger si on veut vivre une vie pleine; de la dimension matérielle à la dimension spirituelle. Les cinq étapes sont nécessaires et elles doivent être bien comprises, en relation l’une avec les autres, pour atteindre des niveaux de conscience supérieure et une vie meilleure.

Le matérialiste va faire l’erreur de dire que tout est matière et qu’il n’y a rien d’autre. Le spiritualiste va laisser la matière en se disant qu’il y a juste le spirituel qui l’intéresse. Les deux sont trop extrémistes. Il ne faut pas négliger aucune étape et aucun niveau de réalité.

La spiritualité intégrale est de reconnaître ces cinq différents niveaux de conscience, de bien les harmoniser de façon spirituelle et de bien les reconnaître. C’est tout un art.

Je vais vous donner une définition du mot yoga qu’on retrouve dans la Bhagavad-gita, chapitre 2, verset 50 : «Le yoga est l’art d’agir».

Ce n’est pas juste une technique, c’est un art. Un technicien va bouger des choses, un artiste va créer des choses.

Le yoga est l’art de vivre plus consciemment par laquelle on peut harmoniser tous les différents aspects de notre vie parce que ces cinq niveaux de conscience touchent à cinq aspects différents de notre vie. Si on amène ces cinq niveaux en relation avec l’Absolu on peut vivre de façon totalement spirituelle en toutes circonstances. C’est un des points centraux du Yoga Personnel qui est d’aider les gens à mieux connaître ces cinq différents niveaux et comment les harmoniser dans leur propre pratique spirituelle.

mercredi 23 septembre 2009

Le yoga de la fascination - partie 3

AU-DELÀ DES YEUX MATÉRIELS

La vie est infinie. Si on veut moins que l’infini, on se limite à des dogmes et à des théories non prouvées. Si on a des croyances envers des théories matérielles non prouvées on développe une foi matérielle qui nous limite, qui nous coupe de l’infini.

J'aurai l'âme moins brouillon... par *Modimo*



Le yoga nous permet de s’ouvrir à l’infini. En ce moment on est en train de faire le yoga de la sagesse par lequel on analyse les sciences dites matérialistes. Cette méditation nous fait voir qu’il ne faut pas se limiter à nos dogmes, à nos croyances, à notre foi et à nos théories. Lorsqu’on se limite, on se coupe de l’infini.

Cela ne veut pas dire qu’on doit arrêter de faire de la science. La science matérialiste est toujours pratique pour pouvoir manger, dormir et améliorer les conditions de vie. Ce qui est plus important que de manger ou dormir, c’est de se lier à l’Infini. On a beau être capable de bien manger ou bien dormir mais tant qu’on n’a pas le sentiment de plénitude, d’être lié à l’Infini d’une façon infiniment fascinante, notre vie ne semble pas intéressante. L’intérêt de la vie c’est d’être fasciné par l’Infiniment Fascinant.

Aussitôt qu’on s’arrête à un dogme ou à une croyance limitée, on se coupe de l’Infiniment Fascinant. La beauté de la chose c’est que la même science par laquelle on se coupait de l’Infiniment Fascinant peut servir à nous rapprocher encore plus près de cet Infiniment Fascinant. Celui qui a un mode de vie scientifique et qui cherche la vérité sans s’arrêter à des théories limitées peut, en cherchant dans l’Infiniment Fascinant, transfigurer la moindre petite analyse matérielle vers une expérience qui dépasse tout (transcendantale). Par surcroît elle pourra se lier davantage à l’Infini.

Par contre celui qui va utiliser la même capacité d’analyse pour réduire tout à des choses ordinaires et non intéressantes se limite et se coupe lui-même de l’Infiniment Fascinant.

En réalité il n’y a pas un seul objet qui soit ordinaire. La moindre petite fleur est un miracle surnaturel d’harmonie, de beauté, de croissance qui est encore inexplicable par la science moderne. Depuis des millénaires la fleur est inexplicable et va toujours le demeurer même si nos connaissances continuent à augmenter.


Mon petit rosier d'Inde par byJulian

Le sage qui est éveillé dans une conscience non finie comprend que toutes les formes qu’il voit autour de lui sont ultimement des formes de l’Infiniment Fascinant. L’Absolu qui peut se manifester en forme illimitée a tous les pouvoirs. Quand on a des pouvoirs illimités, on peut faire des choses illimitées. Avec tous les pouvoirs l’Infiniment Fascinant peut prendre la forme d’une jolie fleur.  Le sage connecté sur l’Infini reconnaît cet Infiniment Fascinant à travers la jolie fleur. C’est facile à reconnaître car cette petite fleur est elle-même infiniment fascinante (manifestation de l’Inconcevable).

Si vous me suivez encore dans cette méditation, vous pourrez aussi comprendre que la même chose se fait au niveau des objets qu’on dit non naturel comme une voiture. Une voiture est quelque chose d’infiniment complexe, qui demande une intelligence vraiment grande. C’est le produit de millions d’heures de science, de savoir, de technologie qui ont permis un tel perfectionnement. Cette intelligence venue à l’homme de façon inconcevable participe aussi à cette création, la voiture étant une manifestation de l’Infiniment Inconcevable.

Tout est manifestation de l’Infiniment Fascinant pour le sage qui a une vision spirituelle. Dans cette conscience son amour de la vie, de la source de la vie, des principes de la vie augmente constamment. C’est le principe à la base du yoga, s’élever à un niveau supérieur.

On aura compris que grâce à cette vision transcendantale, une personne qui marche autour de son quartier pratique un yoga beaucoup plus supérieur que celui qui pratique le yoga physique (le hatha yoga : postures physiques qui s’adressent qu’au corps). Ici on va au centre du principe du yoga, à l’union avec la vie, à l’union avec l’Absolu ou à l’union avec l’Infiniment Fascinant.


dimanche 20 septembre 2009

Introduction au yoga intégral - partie 1


The radiance of yoga par Venkatesh K


INTROD
UCTION

Nous allons parler de spiritualité intégrale. Cette connaissance va nous permettre d’accomplir tous nos actes de façon spirituelle. Que ce soit d’aller aux toilettes, de conduire la voiture, de marcher, etc. N’importe quelle activité peut être faite de façon spirituelle et ainsi devenir extrêmement pratique dans notre quotidien.

C’est un des points centraux du Yoga Personnel. Les gens vont pouvoir personnellement appliquer pour eux-mêmes ces principes afin de spiritualiser leur vie et de goûter un plaisir spirituel dans toutes leurs activités.

Voici un des principes du Védanta qui est dans le Pancha-Kosha. Pancha (Cinq) Kosha (Niveaux de conscience).

Tout le monde peut s’établir à ces différents niveaux de conscience. Nous allons très bien les décrire pour que l’on soit plus conscient de ces différents niveaux de conscience. De cette façon nous allons augmenter la conscience par laquelle nous allons toutes nos activités. Les principes de la spiritualité intégrale sont très simples. Toute activité peut être purement spirituelle lorsque nous avons une conscience purement spirituelle.


L’HISTOIRE DE BRIGHU MUNI

Pour exprimer cet enseignement du Pancha-Kosha, je vais raconter une histoire qui est arrivée il y a plusieurs milliards d’années au début de la création de l’univers avec Brighu Muni (un grand sage ou penseur profond). Il est allé voir le père de toutes les entités vivantes qui s’appelle Brahma et lui a demandé : “Quelle est la réalité? Comment tu t’es libéré de l’illusion et comment tu as fait pour voir la réalité?”

Brahma lui donna un mantra (une vibration spirituelle) et une technique de méditation en lui disant de méditer sur ce mantra: «Ainsi tu pourras avoir la conscience de la réalité dans son essence». Brighu alla avec son mantra et médita. Le mantra se donne seulement lorsqu’une relation spéciale est établie entre le maître et le disciple. C’est à ce moment que peut être transmise une connaissance spéciale, une foi spéciale et un niveau de conscience spéciale.

Il y a quatre étapes à suivre pour une bonne compréhension. Écouter le mantra, analyser le mantra, méditer sur le mantra et voir le mantra.

Suite à sa méditation Brighu a compris que tout est matière. Qu’il y a une énergie matérielle très subtile, très difficile à comprendre incluant les gunas, l’ego, le mental, les sens, les énergies (feu, éther, etc…). Il voit toutes ces énergies matérielles. Voilà j’ai compris la réalité; c’est une combinaison d’énergie matérielle subtile combinés aux gunas. Brighu conclut qu’il avait compris et atteint la réalisation !

Une personne qui n’est pas un sage s’empresserait ensuite à faire dix mille disciples et leur dire: «Écoutez-moi, j’ai eu la vision, je suis le maître, je sais la vérité, devenez mes esclaves».

Brighu est dans une tradition spirituelle plus humble et au lieu d’aller chercher ou faire du marketing pour obtenir des disciples, il est allé voir son maître Brahma.

Brighu dit à son maître: « tu m’as donné le mantra, tu m’as donné la sadhana et j’ai compris que tout est une combinaison d’énergie matérielle, très subtile qu’on ne voit pas avec nos yeux au départ mais qui est là ».

Brahma répondit : « C’est un bon début. Je vais t’expliquer davantage le mantra pour que tu atteignes un niveau supérieur mais tu dois pratiquer davantage pour mieux comprendre ».

Brighu retourna méditer et sa méditation se centra sur le souffle (le prana) et c’est là qu’il comprit: «Sans le prana, la matière ne peut pas bouger. Lorsqu’il y a un corps mort, il n’y a plus de prana dans ce corps. Dans un corps vivant, il y a du prana. C’est le prana qui fait bouger le corps, c’est le vent qui fait bouger les choses, qui est une autre forme de prana. (Il y a cinq formes principales de prana dans notre corps)».

Brighu alla voir Brahma et lui dit: « J’ai compris, il n’y a pas que la matière, il y a aussi le prana, cette énergie très spéciale et lorsqu’on médite sur celle-ci, avec le prayanama, (différents exercices de méditation basés sur le souffle) on peut comprendre que le prana bouge la matière. C’est encore plus important que les énergies matérielles car sans le prana les énergies matérielles ne peuvent pas bouger ».

Brahma lui dit: « Ce n’est pas fini, retourne au travail avec ton mantra et ta méditation ».

Brighu en méditant davantage a vu qu’il y avait une autre dimension derrière le prana; celle de la pensée et des émotions qui fait bouger le prana.

Si la pensée est remplie de colère, par exemple, ton souffle va être très différent. Il y a une méditation qui s’appelle vipassana. Au début tu médites sur ton souffle (pranayama). Ton regard est tourné vers l’intérieur qui est pratyahara (une des huit étapes de l’Asthanga-yoga de Patanjali). Tu rajoutes la dimension du mental où tu observes ton souffle. Le mental observe le souffle, le mental peut observer le souffle et peut diriger le souffle. Le mental dirige le souffle qui dirige la matière. On est à un niveau plus élevé.

Brighu retourna voir Brahma et lui dit: “tout est mental, tout vient du mental; le souffle, la matière vient du mental et c’est le mental qui contrôle tout”. Plusieurs philosophes bouddhistes tibétains vont dire que tout vient du mental. Ils vont dire que tout ce qui existe est une émanation de notre mental car la réalité extérieure n’existe pas vraiment, c’est une manifestation de ton mental.



.

vendredi 18 septembre 2009

Le yoga de la fascination - partie 2

L’INFINIMENT FASCINANT

Les spiritualistes de tous les temps font de la science car par le yoga ils expérimentent. Le yoga est une méthode d’expérimentation par observation intérieure. Ils expérimentent quelque chose qui est de nature spirituelle et d’infiniment fascinant. Les spiritualistes, les sages et les yogis préfèrent mettre leur foi dans l’infiniment fascinant plutôt que dans le hasard.

Vague ... à l'âme ... par ...MarieEtat Sauvage ... Ravissement de l'âme ... par Oxygène78


Qu’est-ce que cet infiniment fascinant? La vie? Peut-être mais plus que la vie, la Source de la vie. Les règles, les lois et les principes qui régissent la vie sont à la fois une et différente de la Source de la vie. Il y a une différence entre la vie et la Source de la vie comme il y a une différence entre l’électricité et la centrale électrique. Il y a une différence entre la vie et les règles qui régissent la vie. Il y a une différence entre l’électricité, tout le système de fils et l’administration derrière le réseau qui va régir l’électricité et nous la vendre. Il y a des différences mais il y a aussi des similitudes. Par le yoga, on touche aux similitudes, à l’union, à la non-dualité. En touchant à cette non-dualité, on goûte davantage comment l’infiniment fascinant est justement fascinant à l’infini. Mettre des mots sur tout cela est très difficile et infiniment périlleux.

Les limitations de notre intelligence nous amènent à procéder par réductionnisme. On essaie de réduire les choses à quelque chose de simple alors que la réalité est beaucoup plus complexe que les simples réductions qu’on essaie d’échafauder.

Sight on my soul par Phœb - Cl☼s ... des dunes !

La science moderne a renoncé aux principes de vouloir donner une image simple de la vie. Une conception matérialiste vieille de deux siècles disait que tout est composé de petits atomes semblables à de petites boules et qui sont à l’origine de toutes choses. Le problème c’est que les petites boules ou les petits atomes n’ont jamais été découverts jusqu’à présent.

Est-ce un mystère que j’essaie d’inventer? Non c’est une pure réalité. Depuis la physique cantique, au début du siècle jusqu’à aujourd’hui, les scientifiques ne peuvent qu’établir des probabilités sur la façon dont se comporte l’atome, on n’arrive jamais à des vérités absolues. Plus on observe l’atome, plus on découvre qu’il est composé de plus petites particules élémentaires alors qu’on croyait qu’ils étaient «atomas», non divisibles. La particule indivisible fondamentale est toujours divisible jusqu’à temps qu’on découvre quelque chose qui est encore plus petit que cela. Ce qu’on appelait atome, se divise en proton, en neutron et en électron. Les mêmes protons, neutrons se divisent en quartz et on trouve des particules à l’intérieur de ces quartz et ainsi de suite on n’en trouve pas la fin, c’est infini, c’est la beauté de la vie.


mercredi 16 septembre 2009

Les difficultés de lâcher prise - partie 7

LE LÂCHER PRISE SUPRÊME

Lorsqu’on a développé une relation d’amour pour l’Âme Suprême, comme lorsqu’on aime quelqu’un, on fait les choses encore mieux, plus belles, plus fortes et meilleures. C’est la solution la plus facile pour lâcher prise parce qu’on est détaché complètement du résultat matériel. Le résultat n’est vraiment pas pour nous. C’est à ce moment qu’il y a lâcher prise. En terme de yoga, cela s’appelle le bhakti. C’est le yoga suprême (bhakti) qui amène le lâcher prise le plus suprême. Dans la vie de tous les jours on va vraiment mieux travailler avec toutes nos compétences mais ce ne sera pas centré sur notre ego, pas centré sur notre karma, pas centré sur nos désirs, pas centré sur nos samskaras, pas centré sur nos illusions, pas centré sur toutes ces choses qui font obstacles au lâcher prise. On va être centré sur le désir de plaire à la Personne Suprême.
Lotus Flower - IMG_1961 par Bahman Farzad

On fait la même chose mais avec une autre conscience. Avec cette conscience, peu à peu, on se transforme. Cela veut dire que la plus passionnée des personnes va pouvoir se transformer peu à peu et se détacher graduellement de ces fruits parce qu’elle va prendre l’habitude de les offrir à l’Âme Suprême. C’est le bhakti yoga. Cela paraît très simple, il n’y a rien de plus simple. Est-ce que c’est facile? C’est ce qui est le plus dur à faire.

À la fois très, très simple et très, très dur. Pourquoi c’est très, très dur? Parce qu’on a nos ignorances, nos samskaras, nos attachements, notre foi dans les choses matérielles, on est pris dans les gunas, on se bat avec la nature démoniaque, avec l’ego. C’est pour cela que dans le bhakti yoga on doit avoir une formation très sérieuse avec un maître qualifié sinon c’est impossible de le développer.

Que faut-il? Cela prend le désir de vouloir servir l’Âme Suprême et ce désir-là ne peut pas se fabriquer car il n’y a rien de matériel. Ce désir se communique de cœur à cœur. Il vient de quelqu’un qui l’a déjà et qui veut le donner aux autres. C’est un désir spirituel qui ne se fabrique pas avec des bouts de bois. C’est la solution la plus facile mais c’est la plus difficile à mettre en place lorsqu’on n’a pas une conscience spirituelle ni une vraie formation spirituelle. On essaie de mettre beaucoup d’emphase dans les classes sur la connaissance, la formation spirituelle et surtout on essaie de donner ce désir. Lorsque la personne a ce désir, cela devient très, très simple.

Dans l’option spirituelle impersonnelle, où on ne veut pas servir une Âme Suprême et où on veut se fondre dans la Lumière, dans le Brahma, on veut devenir Un avec le Tout. Tout est Un. Lorsqu’on veut se fondre dans cette forme, il n’y a pas d’activité à faire. Tu es fondu. Imaginez quelque chose de fondu, un flocon de neige qui entre dans la neige, c’est fondu, un rayon de lumière dans la lumière. Il n’y a pas d’activité.

Lorsqu’il n’y a pas d’activité à faire, cela devient très difficile d’enligner nos activités de tous les jours avec notre but spirituel. Si notre but est d’être fondu et ne rien faire, lorsqu’on est en train de travailler à la comptabilité devant notre ordinateur, on est loin du but et on se dit «Maudite job. Quand est-ce que je vais pouvoir lâcher ma job et m’en aller aux Himalaya pour ne rien faire et méditer dans ma grotte». C’est l’idée que la plupart du monde se fait de la spiritualité. Aller s’installer dans une grotte pour méditer, et là, ils se disent maudite job. Pendant qu’ils se disent maudite job, est-ce qu’ils sont capables de mieux travailler? Impossible de mieux travailler. On a beaucoup plus de chance de perdre notre job. Là on est stressé, peut-être va-t-on perdre notre job? On est pris dans toutes sortes de sentiments. Et là on se dit qu’on ne devrait pas travailler mais plutôt méditer.
Cordes-sur-Ciel par Ojo EspejoCordes-sur-Ciel par Ojo Espejo
Celui qui a une conscience spirituelle et qui offre les fruits de son travail à l’Âme Suprême, fait quelque chose de plus spirituel que celui qui fait de la méditation. Notez bien ce que je viens de dire, plus spirituel que la méditation.

On amène quoi avec nous lorsqu’on s’assit pour méditer dans notre grotte aux Himalaya? On amène nos samskaras, nos désirs matériels, nos gunas, notre nature démoniaque et notre ignorance. Qu’arrive-t-il? Après trois secondes de méditation, trois milles pensées viennent. Il n’y a rien de spirituel là-dedans, c’est juste un combat pour apaiser le mental mais cela ne marche pas.

Qu’est-ce qui est vraiment spirituel? C’est l’activité qui est faite pour plaire à l’Âme Suprême. Le comptable qui est devant son ordinateur, il peut être mille fois plus spirituel que le yogi dans sa grotte. C’est le principe de base de tous les enseignements que je donne, n’importe qui peut écouter ces classes et continuer son travail comme normalement mais en étant beaucoup plus spirituel dans sa conscience. Peu à peu il va se transformer, changer ses habitudes et il va être capable de lâcher prise sur toutes les choses matérielles en ce monde.

samedi 12 septembre 2009

Méditation sur le lotus - partie 5

LE LOTUS ET LA TRANSFORMATION

Ceci nous amène à la dixième méditation sur la transformation. Tout comme il y a transformation de la graine en une merveilleuse fleur, l’âme individuelle, éternelle et infinitésimale que nous sommes (mais ayant au départ une conscience très peu développée puisque trop souvent tournée vers la matière et les ténèbres) peut voir son cœur se transformer en se tournant vers ce qui est lumineux, ce qui est amour, ce qui est liberté spirituelle ou ce qui est lumière de vérité absolue. Notre cœur se transforme et devient pareil au lotus, manifestant tous les potentiels possibles de l’âme.
Lotus Blossom par * Toshio *Lotus Flower Macro par Bahman Farzad

Les potentiels de l’âme sont tout simplement infinis. On vous invite à approfondir le sujet en vous référant à la série de cours sur la nature de l’âme qui démontrent toutes les qualités spirituelles qu’il est possible de développer et les différents buts éternels et spirituels que l’on peut développer en nous transformant.

On met beaucoup d’emphase sur la transformation car c’est une notion très importante. Il ne s’agit pas de simplement d’avoir comme but de redevenir lumière ou de redevenir Dieu comme certains le prétendent. Il s’agit d’aller au-delà de cela et de développer des capacités jamais développées jusqu’à présent pour se transformer de façon spirituelle. Il n’est pas question d’une transformation matérielle et temporaire. C’est une raison pour laquelle on a médité sur la transcendance.

La transformation qui est à venir est une transformation spirituelle par laquelle on développe des qualités et des attributs qui sont éternels. Dans cette transformation spirituelle on peut vivre pleinement l’amour, la connaissance, la liberté, la pleine conscience pour laquelle nous sommes faits et pour laquelle nous voulons vivre.

Voilà pour ces dix premières méditations. On s’arrête ici sur les qualités du lotus qui sont comparables aux qualités de l’âme qu’il nous faut développer pour aller à des formes de pratique de méditation un peu plus profonde, plus élaborée et plus puissante encore.

MÉDITATIONS AVANCÉES

LE PARAMATMA

La prochaine méditation va porter sur le Paramatma. «Param» signifie suprême et «Atma» signifie âme.

Les grands sages nous disent que dans le cœur il existe deux âmes. Il y a l’âme individuelle que nous sommes et qui n’est pas l’Âme Suprême et qui est sujette à l’illusion comme nous avons pu le constater dans notre vie de tous les jours. Nous sommes sujet à l’erreur, à l’illusion, à la tricherie et à l’impureté.

Il y a l’Âme Suprême, la Divinité Absolue ou la Vérité indéfectible. Elle demeure toujours transcendante, toujours au-delà de toutes imperfections. Elle est toujours pure et lumineuse. L’Âme Suprême est au cœur de notre âme et elle nous suit vie après vie. Elle attend toujours le moment où on va se tourner vers Elle, tout comme le lotus se tourne vers le soleil.
J'aurai l'âme moins brouillon... par *Modimo*

En méditant humblement et en tournant notre cœur vers l’Âme Suprême qui est lumineusement pareil au lotus, qui est au cœur de nous-mêmes, peu à peu notre cœur se transforme pour devenir semblable à l’Âme Suprême et se lier par un amour envers Elle.

Dans cette méditation sur Paramatma on médite sur un lotus dans notre cœur qui n’est pas nous mais qui est l’Âme Suprême, toujours pure, d’une beauté parfaite, d’une grande transcendance, d’une grande ouverture. L’Âme Suprême ne perd jamais ces qualités.

L’âme individuelle que nous sommes peut se laisser corrompre par les forces de la nature mais l’Âme Suprême n’est jamais corrompue. Lorsque nous serons fermement liés dans un amour à l’Absolu par un yoga spirituel puissant et profond, un yoga supérieur, un yoga bien ancré et bien vécu dans la vie de tous les jours, nous pourrons avoir une pureté, une beauté, un épanouissement indéfectible et éternel en relation avec l’Âme Suprême.

Il s’agit ici d’une méditation supérieure. On médite sur l’Âme Suprême comme un lotus dans notre cœur. Cette méditation ne peut être faite que par ceux qui ont une connaissance spirituelle profonde. On invite les gens à suivre nos différents cours sur le sujet de l’âme et de l’Âme Suprême afin de les aider à approfondir leur méditation sur l’Âme Suprême.
Lotus Blossom Petals par * Toshio *

Lorsqu’on a bien médité sur les qualités de l’âme et de celles de l’Âme Suprême, on pourra ensuite méditer sur l’amour qui les lie toutes les deux. Cet amour est aussi «pareil au lotus».

C’est un amour aussi qui est transcendant, lumineux et ouvert. Cet amour possède toutes les qualités spirituelles. Cet amour devient lui-même «pareil au lotus». Le yoga de l’amour, le bhakti yoga, est une autre forme de méditation sur le lotus.
Perles d'eau douce...(caviar pour l'âme). par Pascale.Giroud (Nikonist).

On peut faire ensuite une autre méditation dans laquelle on s’offre à l’Âme Suprême comme si on lui offrait une fleur de lotus. Comme lorsqu’on offre des fleurs à celui ou celle qu’on aime.

Pourquoi voulons-nous devenir «pareil au lotus» et s’offrir comme une fleur de lotus à l’Âme Suprême qui est «pareil au lotus»? C’est qu’en devenant nous-mêmes des êtres nobles de grande qualité, on devient qualifié pour s’offrir comme un cadeau de grande valeur à la Personne Suprême.
Lotus par Apricot Cafe

C’est ainsi que dans toutes nos méditations du matin, du soir et de la journée, notre méditation «pareil au lotus» nous rend capable de nous offrir à la Vérité Absolue «pareil au lotus».


samedi 5 septembre 2009

Les difficultés de lâcher prise - partie 6

SOLUTIONS

Maintenant on va parler des solutions. On est capable de lâcher prise. J’ai déjà donné un indice qui consiste à développer des activités qui soient sattva-guna. L’autre solution étant de développer des activités spirituelles.
Vue en face du Lac des cordes par Nadir le debutant qui s'améliore en photo

Avant d’aller dans les solutions, jusqu’à présent on a parlé des obstacles du lâcher prise. On va définir clairement le lâcher prise. Le monde va souvent se mélanger à vouloir traduire le lâcher prise. Je vous ai donné l’exemple de l’archéologue alors que le toit lui était tombé sur la tête. Il n’a pas fait de lâcher prise, c’est un événement qui s’est tout simplement produit.

Le lâcher prise est souvent mélangé avec le «je m’en fous», le laisser aller ou «c’est pas grave. Si je perds ma job, il n’y a rien de grave, soyons positif. Il faut se dire que cela va bien aller…». Il y a une différence entre être positif et le je me fous de ce qui arrive. Encore là pour bien saisir, il faut aussi comprendre les gunas.

Dans le tamas-guna, c’est la paresse, c’est «bof». Il n’y a rien de grave, rien d’important, je me fous de tout. Le rajas-guna, c’est quand on est très attaché. On veut ceci et cela. Tout est important parce qu’on veut son profit. Le sattva-guna est le détachement; c’est cela qui est le vrai lâcher prise. Je vais faire mon devoir du mieux que je peux mais le résultat ne dépend pas de moi. C’est très différent de je m’en fous. Le résultat ne dépend pas de moi et plus on est élevé dans ce sattva-guna, plus on est détaché du résultat. Ce n’est pas encore spirituel. Qu’est-ce que d’être dans une conscience spirituelle?
carré de lignes  et cordes.. par noisette*
Le troisième exemple est celui qui fait son devoir. Il est détaché. Il est dans le lâcher prise. Ce qui montre que pour être dans le lâcher prise, il faut de la connaissance et du détachement. Ce sont les deux solutions ; la connaissance et le détachement pour être dans le lâcher prise et s’élever à sattva-guna. On va être beaucoup plus calme face aux situations. On fait ce qu’on peut et advienne que pourra. On a fait notre maximum, on ne peut pas en faire plus, cela ne donne rien de se stresser, ce n’est pas cela qui va rendre les choses meilleures.

Meilleure est son attitude puisqu’elle devient pleinement spirituelle. La personne comprend qu’elle n’est pas ce corps et qu’elle est de nature complètement spirituelle. Le travail que je fais à ce moment c’est pour maintenir mon corps, oui, mais ce n’est pas le plus important.

Si on peut amener les fruits de l’arbre au deuxième oiseau (l’Oiseau Suprême), ce travail devient spirituel. J’avais déjà donné la solution en début de la classe.

La solution se trouve dans la conscience spirituelle. La personne ne travaille pas pour son ego. La personne va travailler dans un but spirituel. Le but spirituel est à deux niveaux. Supposons que nous avons une compréhension personnelle ou impersonnelle. Dans la compréhension personnelle, c’est que l’oiseau est une personne, l’Âme Suprême est une personne, c’est la Vérité Absolue qui est la Source de toutes les personnes. On apporte les fruits de notre travail à cette personne et comme cette personne est la Source de toutes choses, Elle va nous maintenir. Il n’y a pas de stress à avoir, Elle s’occupe déjà de nous. Il s’agit juste de reconnaître cela avec une vision spirituelle.
Lotus Flower - IMGP5955 par Bahman Farzad

Lorsqu’on a une vision matérielle, on ne reconnaît pas cela. On reconnaît que c’est grâce à nos forces et nos compétences qu’on se tient en vie. Mais dans la réalité c’est qu’on dépend de la Source de toutes choses. On dépend complètement de l’Absolu pour pouvoir continuer à vivre, pas juste dans le corps mais aussi dans l’âme.

Lorsqu’on a développé cette vision spirituelle les fruits de notre travail ne sont pas pour nous. Les fruits sont toujours pour le deuxième oiseau, l’Âme Suprême. Lorsqu’on a aussi la connaissance que cette Âme Suprême est vraiment Suprême, on sait que lorsque j’agis de cette façon je ne manquerai jamais de rien. Ça s’appelle avoir sraddha (foi) spirituelle au-delà des trois modes.

Lorsqu’on a le sraddha dans les trois modes, on a la foi dans les choses matérielles. Si je suis bon, si je suis beau, si je suis fort, si je suis capable d’écraser les autres, je vais garder mon travail. Cela est une foi matérielle. 

Sraddha au-delà des trois modes (gunas) ne veut pas dire qu’on ne travaille pas. On travaille encore mieux parce qu’on ne travaille pas pour nous. On fait le même travail au bureau, à la comptabilité, devant notre ordinateur mais on le fait encore mieux parce qu’on ne fait pas juste pour nous, pas juste pour notre boss, pas juste pour la compagnie, on le fait pour l’Âme Suprême.


mardi 1 septembre 2009

Méditation sur le lotus - partie 4

LA NOBLESSE DU LOTUS

Une autre très belle qualité sur laquelle on peut méditer est l’aspect de noblesse du lotus. Il ne faut pas confondre «snob» et noble. La noblesse est une qualité de cœur. Il appartient à celui qui commande le respect sans le demander. Devant un lotus on est respectueux par sa nature noble. De la même façon notre cœur devient de plus en plus noble lorsque notre sagesse, notre pureté, notre profondeur grandissent au cours de notre cheminement dans notre pratique de visualisation et de méditation.
White Lotus par nsgoh(song)

Le cœur noble se donne à des causes nobles. La cause du lotus est très simple. Elle est de se tourner vers la lumière et elle devient ainsi une grande inspiration pour tous et chacun. Il en est ainsi pour nous si on se consacre à des causes nobles Ces nobles causes peuvent être la poursuite de la vérité, la dévotion envers l’Absolu, le service envers notre prochain ou le bien-être des autres. Toutes ces nobles causes rendent notre cœur noble «pareil au lotus».

Il faut bien se souvenir de l’expression «pareil au lotus» en méditant sur ces différentes qualités et attributs du lotus. On devient «pareil au lotus». On développe ces différentes qualités et attributs au fil des années.


L’OUVERTURE DU LOTUS
Purple Lotus Bloom par Domesticated Diva

L’autre belle qualité du lotus concerne son ouverture. Lorsqu’on voit le lotus s’épanouir, on peut voir une très grande ouverture au centre de la fleur à l’image du sage qui a un très grand cœur, une très large vision non sectaire et non limitée. Il a une façon de voir les choses qui est non limitée à sa propre école de pensée ou à sa propre technique de méditation ou sa propre ethnie ou nation. Il développe une pensée sans frontière, non limitée par les conceptions matérielles de sa religion ou de son pays et il se tient loin de ces différentes dualités matérielles.

Cette ouverture du cœur grossit lorsqu’on enlève de notre cœur toutes les idées noires, négatives, fausses qui nous empêchent de recevoir davantage de lumière.

Voir l’ouverture du lotus est une très très grande méditation pour nous aider à créer dans notre cœur, notre conscience et dans notre mode de vie une plus grande ouverture vers la vérité.


LE LOTUS, SOURCE DE PAIX ET DE JOIE

Une huitième méditation sur le lotus est de le voir en tant que source de paix et de joie.

Lotus par sanmang610

Contempler un lotus nous aide à apaiser notre cœur et à le rendre plus joyeux. Il en est de même d’un cœur qui est purifié par la pratique spirituelle. Il va être beaucoup plus paisible et beaucoup plus joyeux.

Il ne peut y avoir de joie si on n’a pas de paix. Au chapitre deux de la Bhagavad-gita il est dit que celui qui n’a pas de pratique spirituelle ne peut pas avoir un contrôle sur son mental, sur ses pensées et ainsi il ne peut pas avoir une conscience paisible pouvant l’amener à un bonheur véritable.

Le lotus qui nous montre la voie de la lumière, la voie de la sagesse ou la voie de la méditation nous aide à avoir un cœur en paix et beaucoup plus joyeux. La méditation sur le lotus est une façon vraiment simple et efficace pour atteindre cette paix et cette joie en son coeur. Il s’agit de prendre quelques minutes à tous les matins pour méditer un peu et visualiser notre cœur comme un lotus et devenir peu à peu joyeux et paisible.

Lorsqu’on est pris dans un embouteillage sur la route ou si on est pris dans une file d’attente au métro ou à la banque, on peut se souvenir de la joie et de la paix qu’on a senties lors de notre méditation du matin. Ce souvenir va nous apporter quelques secondes de paix et de joie au milieu du plus grand tumulte. Il en est ainsi pour le lotus qui va être très beau en plein milieu de son étang de boue et de ténèbres.

C’est un grand secret qui nous aide à obtenir la paix et la joie dans notre vie de tous les jours. La méditation du matin nous aide à être plus joyeux et paisible le reste de la journée. En célébrant la mémoire de la joie et de la paix qu’on a eu durant notre méditation, on peut faire revenir en nous cette joie et cette paix à tout moment de la journée. Si on médite matin et soir, cela nous aide à garder davantage la capacité de faire revenir cette célébration de joie et de paix dans la journée.


LA TRANSCENDANCE DU LOTUS

On va aller à la neuvième méditation. Nos méditations deviennent de plus en plus spirituelles. Cela touche à la méditation sur la transcendance.

Qu’est-ce que la transcendance? C’est «d’aller au-delà de». Au-delà des dualités matérielles, au-delà des contingences du mental, au-delà des limitations de l’ego, au-delà des limitations de nos pensées et de nos sens imparfaits.
Voilà de quoi il s’agit lorsqu’on parle de transcendance. On parle d’aller à notre identité la plus profonde, d’aller au plus profond de notre cœur pour connaître la nature de l’âme, telle que nous sommes éternellement et on peut le devenir lorsqu’on aura développé nos capacités spirituelles.
Hue's lotus season is back! par Wu.In.Vietnam (I'll be back soon)Thousand Petals of the Lotus... par addicted Eyes

La comparaison est très simple. Tout comme le lotus naît dans la boue et sort de la boue pour devenir lumineux, aérien et absolument délectable, on peut devenir pure lumière ou pure conscience. C’est tout à fait possible bien que nous soyons en ce moment dans des conditions matérielles les plus abominables avec notre cortège de souffrances interminables.

Nous sommes déjà de nature spirituelle. Nous l’oublions car nous sommes recouverts par notre conscience matérielle. Par la pratique de la méditation, du yoga et de la spiritualité on devient de plus en plus spirituel, lumineux et transcendant, «au-delà de» nos limitations matérielles qui nous bloquent.

Lorsqu’on comprend que la Vérité Absolue est aussi de nature transcendantale et qu’on réussit à s’unir à cette vérité, on devient nous-mêmes de plus en plus transcendantale.

Un matérialiste qui ne croit qu’à la matière a une grande difficulté à comprendre la transcendance mais le lotus en est l’image. Tout comme le lotus sort de la boue pour être dans la lumière, on peut sortir des ténèbres pour être dans la transcendance. Ce qui est une mort pour une chenille est un papillon pour nous. Tout comme le papillon est une pure danse, une pure célébration de lumière, le lotus est aussi une pure danse, une pure célébration de lumière. Notre vie, lorsque nous avons pleinement développé notre capacité spirituelle, devient pure danse, pure célébration dans la lumière.