vendredi 28 août 2009

Les difficultés de lâcher prise - partie 5

LES GUNAS

On voit que ce n’est pas aussi facile qu’on s’imagine de lâcher prise. Je vais donner le dernier obstacle au lâcher prise. Mais on n’en parlera pas longtemps car il va faire l’objet d’un autre cours. Il s’agit des gunas.

Que sont les gunas? Ils sont très difficiles à définir. On les définit comme étant un mode énergétique d’influences matérielles. Ce sont des forces ou des énergies qui nous influencent. Par exemple lorsqu’on se lève le matin et on se sent tout croche, à moitié endormi, on est influencé par tamas-guna, une énergie basse, de noirceur, qui nous englue.

Puis un peu plus tard on regarde l’heure et on s’aperçoit qu’on est en retard. On se dirige rapidement à la voiture et on roule à toute vitesse. On est alors sous l’influence d’une énergie qui s’appelle rajas-guna. Cette énergie est celle de la passion, on est complètement énervé et stressé.

On a fini notre journée, on a bien travaillé, on relaxe le soir paisiblement sur le bord d’une rivière en méditant. Tout est paisible, on a la paix intérieure. Maintenant on est sous l’influence énergétique du sattva-guna.

Le mot corde est l’autre définition qui est donnée à ces énergies. Ces cordes nous tiennent attachées à la matière. L’âme que nous sommes est attachée à la matière grâce à ces cordes. Tout ce qu’on voit devant nous, un livre, nos vêtements, notre corps, les atomes, chaque chose est faite de ces gunas. Ce sont toutes des cordes.
Cordes 02 par queropere

L’âme que nous sommes est attachée avec des millions de cordes. On est attaché à la matière et on est très, très attaché à ces choses qui nous entourent. On a tous des gunas particuliers en nous. Cela veut dire qu’une personne toujours stressée et énervée est sous le guna de la passion, le rajas-guna (celui des gunas qui prime en elle). Une personne qui est toujours mal assise, paresseuse, en train de prendre de l’alcool est sous l’influence du guna de l’ignorance, le tamas-guna (le guna qui est le plus fort en elle). Une personne qui va toujours chercher à méditer et à approfondir la connaissance est sous l’influence du sattva-guna (celui qui est prédominant en elle).

Ces cordes nous attachent et lorsqu’on est très attaché, il est difficile de lâcher prise. Voici une autre histoire. Il y avait deux sages qui discutaient entre eux sur la nature de l’illusion. À un moment donné un des sages se dirige vers un arbre et l’enlace de ses bras. Puis il cria : «au secours, au secours, l’arbre me tient captif».

C’est pour montrer que c’est souvent nous qui sommes attachés. C’est notre propre attachement aux choses qui nous empêche de lâcher prise. Pourquoi on a cet attachement? C’est parce qu’on fait le choix de vouloir rester dans les choses illusoires ou matérielles.

Parmi les trois gunas, même celui qui est en méditation, qui a la connaissance (sous sattva-guna) est encore lié au matériel. Pour être vraiment et complètement défait de toutes ces cordes, il faut même se défaire du sattva-guna. Comment le faire? La seule solution est encore la discipline spirituelle. Seulement méditer n’est pas nécessairement spirituel.

On peut voir que lorsqu’on a toutes ces cordes, on est encore très attaché. Surtout lorsqu’on est dans les gunas inférieurs, on est paresseux et saoul, on ne peut pas lâcher prise. Dans le guna un peu plus haut soit le rajas-guna, c’est le stress, on en veut toujours plus, c’est la compétition. Il n’y a pas de lâcher prise.
The Lotus Girl par Monsoon Lover
Le lâcher prise vient surtout lorsqu’on développe le sattva-guna, c’est le lâcher prise matériel, cela veut dire qu’on devient plus relax, plus méditatif, plus contemplatif. C’est encore juste un lâcher prise matériel. Qu’est-ce qui arrive avec tout ce qui est matériel? Cela ne dure pas parce que tout ce qui est matériel fluctue. On a beau resté méditatif, à un moment donné à l’intérieur de nous on se dit : « dépêches-toi, lèves-toi, fais ceci, fais cela, tu veux ceci, cela, oui, oui je le veux. » C’est le mode de la passion, rajas-guna, qui reprend le dessus. Aussitôt qu’on est rendu à rajas-guna, cela veut dire qu’on est toujours trop pressé, on fait plein de choses et c’est garanti à 100% que tamas-guna va suivre.

Les trois gunas sont toujours en fluctuation en nous et la seule façon de s’en défaire est par une conscience pleinement spirituelle. On doit développer le sattva-guna. Comment développer le sattva-guna? Cette question sera résolue dans un prochain cours. Cela ne fait pas partie du présent sujet.

mardi 25 août 2009

Audio: Qu'est-ce que le yoga - Partie 8



Titre : Qu'est-ce que le yoga? -- partie 8


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DESCRIPTION DE CET EXTRAIT AUDIO
Description sommaire de cette série d’extraits audio

Le véritable yoga est beaucoup plus que des exercices physiques. C’est une union à la vérité absolue qui nous donne un contact direct avec un plus haut niveau de conscience et de connaissance.

C’est un procédé qui nous mène à la pleine manifestation de notre potentiel et de notre bonheur.

Ce procédé culmine dans la plus haute manifestation de l’union spirituelle : l’amour divin (prema).



N.B.: cette série d'extraits apparait un à la suite de l'autre.
Pour avoir la classe complète veuillez consultez
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Écoutez-en davantage : Rencontres en personne ou autres enregistrements audio disponibles
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Audio: Qu'est-ce que le yoga - Partie 8



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Le véritable yoga est beaucoup plus que des exercices physiques. C’est une union à la vérité absolue qui nous donne un contact direct avec un plus haut niveau de conscience et de connaissance.

C’est un procédé qui nous mène à la pleine manifestation de notre potentiel et de notre bonheur.

Ce procédé culmine dans la plus haute manifestation de l’union spirituelle : l’amour divin (prema).



NB: cette série d'extraits apparait un à la suite de l'autre.
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samedi 22 août 2009

Méditation sur le lotus - partie 3

branco-lótus par wagner campeloLotus Flower - IMG_1961 par Bahman Farzad

LA LUMINOSITÉ DU LOTUS

La troisième méditation touche à l’aspect lumineux du lotus. Toutes les plantes vont vers le soleil et il en est de même pour le lotus. Il sort de l’eau et monte très haut vers la lumière du soleil. Il est donc un très bel exemple d’une conscience qui se tourne vers le soleil.

En se tournant vers le soleil lumineux, nous devenons nous aussi lumineux. C’est une belle méditation de se rappeler que l’on doit aller vers la lumière (le soleil). Un des grands mantras védiques des Upanishads dit «tamaso ma jyotir gamah» et
signifie «ne reste pas dans les ténèbres va vers la lumière».

Backlit Lotus par mark willocksLotus Flower par Bahman Farzad

Le lotus quitte la boue pour aller vers la lumière et de cette façon devient de plus en plus lumineux.

Il s’agit de faire comme le lotus. Quitter les ténèbres de nos pensées matérielles pour aller vers la lumière des pensées spirituelles. Se tourner vers la vérité par notre pratique de la spiritualité nous aidera à devenir plus lumineux.

La luminosité du lotus se voit très très bien dans ses pétales. Celles-ci sont fines et lorsqu’on voit la lumière percer ses pétales, on est tout de suite touché par la belle luminosité qu’elles dégagent. De la même façon notre conscience et notre cœur peuvent devenir aussi lumineux que le lotus et nous réjouir tout aussi bien que de réjouir ceux qui sont autour de nous.

Lorsque notre conscience devient lumineuse cela réjouit aussi le cœur des gens autour de nous. Inconsciemment cela peut les encourager à essayer, eux aussi, de se tourner vers une vie plus pure, plus spirituelle et plus lumineuse.

L’ÉPANOUISSEMENT DU LOTUS

Notre quatrième méditation porte sur l’épanouissement. Lorsqu’on voit un lotus s’épanouir peu à peu, on voit une très grande ouverture qui peut être similaire à l’ouverture du cœur nous permettant de nous épanouir peu à peu.
Lotus par * Toshio *Beautiful Lotus - Explored par crafty1tutu (Ann)

La toute petite graine de lotus est devenue un lotus très beau, très grand et très épanoui. De la même façon nos capacités intérieures peuvent devenir très grandes et nous aider à nous épanouir davantage.

À l’image du lotus qui se tourne vers la lumière pour s’épanouir, nous pouvons nous tourner vers la vérité par nos pratiques du yoga pour s’épanouir davantage.
Lotus par 3rd foundation

Le but du yoga n’est pas seulement de revenir à un état originel. Il nous aide à nous épanouir complètement et à développer toutes les qualités spirituelles jusqu’alors laissées de côté et parvenir à une vie éternellement plus glorieuse que tout ce que l’on a pu imaginer.

Lorsque l’âme a pleinement développé ses qualités spirituelles, elle vit alors éternellement dans un niveau de conscience spirituelle.

Lorsque l’âme reste dans la «boue» des attachements matériels, dans les ténèbres de l’égoïsme et qu’elle ne s’élève pas comme un lotus vers la lumière, elle n’a pas développé tout son potentiel et doit demeurer, vie après vie, dans le monde matériel en se réincarnant dans un corps nouveau. C’est ainsi jusqu’au jour où elle se sera tournée vers la vérité et aura pleinement développé son potentiel spirituel.

Tout comme l’épanouissement d’une fleur de lotus ne se fait pas du jour au lendemain puisque cela prend de nombreuses semaines avant que la tige ait atteint sa maturité et que les bourgeons apparaissent et s’épanouissent, de la même façon l’épanouissement spirituel se fait lentement et sûrement. Pour celui qui se tourne vers la lumière avec lenteur et détermination, le résultat risque d’être grand et beau. Plus on développe les capacités de l’âme avec persistance et persévérance, plus on va atteindre un résultat qui va garder une beauté et une vigueur éternelles.


L’HARMONIE ET L’ÉQUILIBRE DU LOTUS
lotus petals on black par Apricot Cafe

Notre cinquième méditation qui se rapproche de l’épanouissement concerne l’harmonie et l’équilibre. Le lotus est souvent utilisé dans l’art oriental. Les pétales peintes sont bien harmonisées. Elles sont au nombre de quatre de chaque côté ou de huit d’un côté et huit de l’autre afin de montrer l’harmonie et l’équilibre que l’on retrouve dans le lotus.

N’hésitez pas à aller voir les fleurs de lotus au Jardin Botanique. Au Jardin Botanique de Montréal on peut voir de nombreux lotus dans les jardins de la Chine et du Japon. Il m’arrive souvent d’aller observer les progrès de l’épanouissement d’un lotus. Semaine après semaine j’y retourne et je retrouve de nombreux lotus bien épanouis jusqu’au mois d’août. Cela peut durer un mois mais il en vaut le déplacement.

On peut voir l’harmonie dans la symétrie et l’équilibre des pétales. Étant donné que c’est une harmonie naturelle et non une harmonie mathématique, on peut apercevoir les différences dans l’unité. C’est quelque chose qui est très important à apprendre et à intégrer dans notre vie. Voir les différences dans l’unité et ne pas rechercher seulement la différence. Il faut être en mesure de vivre l’unité dans les différences et les différences dans l’unité.

Chaque visite, chaque méditation, chaque visualisation sur un lotus peut nous apporter l’inspiration dans notre vie à devenir plus harmonieux, plus éclairé, plus uni, plus tolérant envers les différences chez les autres et plus pur. Toutes ces différentes qualités peuvent grandir en nous proportionnellement à la profondeur de notre méditation et de notre visualisation sur le lotus.

mardi 18 août 2009

Les difficultés de lâcher prise - partie 4

SRADDHA

Pour continuer à augmenter votre désir de vaincre les obstacles, je vais continuer à décrire les autres choses qui nous empêchent de bien lâcher prise. Il faut connaître nos ennemis pour combattre efficacement. Il y a des choses qui font grossir notre ego, qui nous fait vouloir tout contrôler et qui nous fait vouloir les choses selon notre faux moi.

Sraddha peut être un autre obstacle au lâcher prise. Ce mot sanskrit se traduit difficilement. Cela veut dire « foi », mais cela ne veut pas dire seulement foi. Dans notre vocabulaire mondain on dit « foi » pour dire qu’on croit à Jésus ou croire à quelque chose qui n’existe pas.

Le vrai sens de sraddha est ce en quoi on croit. Cela veut dire qu’il y a plusieurs sortes de foi. Le matérialiste qui croit qu’il n’y a que la matière qui existe; on dira qu’il a foi dans la matière. Il pourra dire qu’il n’a pas la foi qu’il est dans la science. Il y a plusieurs niveaux de science, comme il est expliqué dans l’épistémologie (savoir comment savoir) , il y a la science spirituelle qui est le yoga, par exemple où on expérimente sur des choses intérieures. Et la science matérielle qui manipule la matière. C’est une science inférieure parce que c’est juste à l’extérieur.

Lorsqu’on essaie de deviner celui qui nous tient captif, on essaie de le trouver à l’extérieur alors qu’il se trouve à l’intérieur de nous. C’est nous-mêmes qui nous tenons captif. On dit que c’est une science inférieure car on manipule des choses extérieures. La science supérieure est le yoga où il y a investigation intérieure.

Le matérialiste n’a foi qu’en la matière, c’est sa foi. La foi en la matière crée un attachement à celle-ci. La matière va m’apporter le bonheur que je recherche. Le bonheur que je recherche est à l’extérieur. Plus j’accumule de choses matérielles, plus je vais avoir de bonheur, cela c’est de la foi.

Lorsqu’on essaie de développer la spiritualité en nous, on essaie de se défaire de cette foi matérielle. On ne cherche pas à rêver à une autre foi. On a toute cette foi matérielle fortement ancrée en nous et il s’agit de s’en défaire.

Comment faire pour se défaire ou déloger cette foi matérielle? En essayant de développer une sraddha, une foi spirituelle. Sraddha est non matérielle, c’est quelque chose qui ne s’obtient pas de façon mécanique. On peut l’obtenir en essayant d’appliquer le yoga véritable : c’est-à-dire on écoute et on essaie de comprendre la différence entre ce qui est matériel et spirituel. On essaie de se défaire de cette foi, de notre attachement à ce qui est matériel.

Plus on met notre foi aux choses matérielles plus elle grandit. C’est comme les cinq couches d’ignorance. Derrière la foi matérielle se cache l’espoir. «Ah! J’ai bien espoir de gagner à la loterie, je vais être heureux jusqu’à la fin de mes jours». Est-ce quelqu’un peut lâcher prise avec une foi, un espoir comme cela? On ne peut pas avoir de lâcher prise dans des situations d’espoir car on est dans l’expectative. J’ai bien espoir que la prochaine cigarette va m’apporter la satisfaction que j’ai toujours recherchée. J’ai bien espoir que la prochaine voiture sera plus performante que celle que j’ai présentement.

Le monde matériel continue à tourner grâce à cet espoir égoïste. Mon professeur disait toujours que l’espoir matériel est ce qu’il y a de plus disponible en ce monde, tout le monde en veut constamment. On peut bien se rendre compte qu’expérience après expérience, il n’y a rien de matériel qui réussit à nous satisfaire. On se dit toujours : « le prochain jouet sera le bon. » Cet espoir matériel est dû sur notre foi matérielle. Étant donné qu’on a cette foi on en veut plus. Et plus on en veut plus, on devient attaché.

Nos croyances nous font prendre plus d’emprise. L’espoir nous enchaîne, c’est une autre prise. Il n’y a pas de lâcher prise quand il y a de l’espoir matériel. Il y a un exemple qui est donné dans le 11ième canto du Bhagavat-purana qui raconte qu’un sage démontrait comment il s’inspirait de la nature et des animaux (arbre, poissons, éléphants…) et comment ils pouvaient être nos gurus.

Il expliquait qu’un éléphant pouvait être notre guru. Est-ce que vous avez des éléphants comme guru? Une des activités de l’éléphant est de prendre son bain dans le Gange, un fleuve sacré de l’Inde. Puis en sortant du Gange, il va se mettre de la boue sur lui avec sa trompe. Est-ce que vous feriez comme lui? Personne n’oserait le faire. Vous faites bien de ne pas faire comme lui.

Le problème c’est que tout le monde fait comme lui. Par exemple quelqu’un va à la confesse pour se confesser de ses péchés et tout de suite en sortant de la confesse il va retourner à la taverne pour prendre un coup. Après il va retourner à la confesse en disant : « mon cher prêtre j’ai encore péché, j’ai trop bu. » Cela explique qu’en ayant une mentalité matérielle, on va toujours faire les choses qu’on ne devrait pas faire malgré nous.

Cela veut dire qu’on peut se répéter sans arrêt qu’on veut arrêter de fumer et on continue quand même de retourner à la cigarette, on va se resaouller même si on a fait un bon vœu du début de l’année. On va le refaire encore et encore comme l’éléphant. Ce sont les techniques d’enseignement qu’utilisent les sages. Au lieu de s’adresser à la personne directement, on donne des exemples venant de l’extérieur. «Les éléphants sont comme cela, ils ont l’air fou». Mais regardez bien on fait tous pareils. C’est un peu gênant mais on est comme cela.

Une autre caractéristique de l’éléphant c’est son attachement à la sexualité. Lorsqu’il entend le bruit d’une femelle, le mâle est prêt à détruire la forêt au complet pour se rendre à la femelle.  Quel est le moyen le plus efficace pour capturer un éléphant? Les chasseurs se servent de sa faiblesse pour la sexualité. Ils reproduisent le son d’une femelle en chaleur. Lorsque le mâle entend le bruit de la femelle il ne se dit pas qu’il va lâcher prise. Il se dit je vais contrôler la situation, les Dieux sont favorables envers moi, je vais me rendre tout de suite aider la femelle en détresse. Il se met à courir et sur son chemin les chasseurs ont creusé un énorme trou qu’ils ont recouvert d’herbe. Dans sa course folle l’éléphant est pris au piège.

C’est de la même façon on se fait capturer par l’illusion matérielle. Il y a des choses extérieures qui nous semblent très intéressantes et on court pour l’obtenir et on se fait capturer. Alors voilà un enseignement venant d’un des vingt-quatre gurus.

En Inde la prostituée est souvent utilisée dans l’enseignement aux disciples. C’était l’histoire de la prostituée qui attendait son client depuis des heures. Elle s’est dit qu’elle était tannée d’attendre: «Je ne veux plus rien savoir de ce client» et elle est devenue détachée, elle a lâcher prise. Elle s’est dit pourquoi espérer obtenir du plaisir et de l’argent de cette personne. Elle pensait que ce n’était pas la bonne façon d’espérer avoir du plaisir. Mais tous les soirs elle espérait rencontrer un client très riche qui viendrait la voir et qui réussirait à lui donner le plaisir escompté. Mais cela n’arrivait jamais; elle n’était jamais satisfaite. Le sage dit «il faut comprendre que l’espoir est comme ça; cela ne satisfait jamais». Cet espoir matériel qu’on a en nous est comme une prostituée. L’espoir est comme la prostituée, il nous maintient dans le monde matériel croyant que la prochaine fois sera la bonne. L’espoir nous rend toujours insatisfait et nous empêche de faire le lâcher prise. La seule façon de s’en débarrasser c’est encore de façon spirituelle. Il faut avoir un espoir qui soit spirituel. Tant qu’on n’a pas d’espoir spirituel, on va vouloir avoir de l’espoir matériel.

The voice in my head doesn't want to leave me alone! par joganelken
 
NATURE DÉMONIAQUE

Est-ce que vous avez une nature démoniaque? Qu’est-ce que la nature démoniaque? C’est un mot qui choque. On va prendre le mot sanskrit qui est plus détaillé et qui donne une meilleure définition.

Il y a deux natures qui sont décrites au chapitre 16 de la Bhagavad-gita.  La nature sura (nature divine) qui veut dire aussi comme le soleil, c’est lumineux, ce sont les belles qualités: la générosité, l’honnêteté, la véracité. L’autre nature, c’est asura. Ce sont les autres qualités: non lumière. Les qualités noires: l’avidité, la colère, l’agressivité, la paresse, l’égoïsme…

Aussitôt qu’on a un corps matériel, on a les deux natures (sura et asura). Même le pire des hommes a de bonnes qualités et le meilleur des hommes a de grands défauts. Ce n’est pas rare de rencontrer de grands génies qui ont des défauts énormes et gigantesques. On a par exemple le scientifique fou qui est très brillant mais qui ne se rappelle pas où il a mis ses souliers.
FOI POR VOCÊ par Edson Costa

On a tous ces deux natures. Dans l’histoire védique, cela se reflète aussi à l’extérieur. Souvent on va voir ces natures transparaître des gens que nous côtoyons. Il y a des saints qui ont des qualités divines très développées et qui vont être très manifestées à l’extérieur. Il y a ceux qu’on va appeler les non-saints, asura (nature démoniaque), qui vont manifester de très mauvaises qualités à l’extérieur. Dans l’histoire de l’Europe, on a connu Hitler, le genre de personne qui détruit tout sur leur chemin. Ces personnes vont montrer vraiment beaucoup de ces qualités noires.

Dans les histoires de l’Inde, on a les devas qui sont les suras, c’est-à-dire les 33 millions de devas qui ont en charge de bien faire fonctionner la nature. Le Dieu de la pluie, le Dieu du soleil, le Dieu du vent… Eux sont les bons. Les asuras sont les mauvais, les êtres démoniaques qui veulent tout contrôler. Ils veulent être les princes de tout, ils veulent conquérir tous les royaumes.

Quelques fois ils veulent prendre la place des devas. Et quelques fois ils réussissent. Ils vont détrôner Indra qui est le roi des devas, tous les devas devront aller ailleurs pendant que les démons vont contrôler tout le reste de l’univers. Lorsque cela arrive, c’est de la souffrance pour tout le monde.

Que faut-il retenir de ces natures? C’est de prendre conscience lorsque notre nature démoniaque prend le dessus. Lorsque notre nature nous pousse à vouloir tout contrôler ou garder tout pour nous-mêmes: alors c’est l’égoïsme, l’avidité ou l’agressivité qui s’emparent de nous et qui transparaissent à travers nos actes et paroles. Lorsque cette nature démoniaque prend le dessus, on cause des problèmes autour de nous et à nous-mêmes.
100 visages par nicouze en vacances

Nous avons tous en nous, à différents degrés, cette nature qui veut remonter à l’occasion. Souvent cela apparaît quand on ne veut pas mais ce sont des choses qui sont cachées à l’intérieur de nous. On a tous ces tendances. Lorsqu’on entend les histoires de l’Inde au sujet des devas et des asuras (les bons et les méchants), c’est pour nous montrer qu’on a tout cela en nous.

Au début de la pratique on tente de s’identifier aux bons. La personne peut avoir les pires défauts du monde mais elle cherche à s’identifier aux bons. Peu à peu, surtout lorsqu’on commence une pratique spirituelle sérieuse et qu’on regarde vers l’intérieur, on voit alors toutes nos mauvaises qualités faire surface. L’introspection nous les fait voir et cela nous fait très peur. Qu’arrive-t-il très souvent? La personne qui commence la pratique de la méditation croit qu’elle est pire qu’avant. Elle essaie d’être plus spirituelle et elle a l’impression de régresser car elle voit plein de défaut apparaître. Puis elle se décourage, elle se dit qu’elle ferait mieux de retourner à la taverne prendre une bière et une cigarette.

Quand on pratique la méditation sérieuse et les choses spirituelles, il est mieux d’avoir un bon maître ou une personne expérimentée qui peut nous aider à passer à travers les étapes. Sinon, la plupart du temps les gens se découragent et arrêtent leurs pratiques. Ils ne sont pas prêts à faire face à ces choses.

Nous avons tous la nature démoniaque en nous et on ne veut pas la voir, on fait tout pour ne pas la voir. Lorsqu’on médite, on est obligé de voir la réalité en face et ce qu’on voit est notre nature démoniaque. Qu’on la voit ou pas la nature démoniaque est bien là. Pour la détecter il s’agit de voir si on veut tout contrôler. Comme Hitler qui voulait le contrôle total, son pays n’était pas assez, il voulait tous les autres pays alentour. Et ensuite il aurait voulu le monde si possible. Cela c’est l’égoïsme, on en veut, on en veut plus, on veut tout contrôler, on veut tout avoir pour nous. On a cela en nous.

Le but de la pratique spirituelle sérieuse est de nettoyer toutes ces choses, l’une après l’autre, ces qualités démoniaques : les mauvais samskaras, les anarthas, les attachements, la foi dans les choses matérielles, le mauvais karma…


vendredi 14 août 2009

Méditations sur le lotus - partie 2

lotus petals on black par Apricot Cafe


LA BEAUTÉ DU LOTUS

On va maintenant parler des différentes visualisations ou méditations possibles lorsqu’on a atteint cet état de méditation (ou pour nous aider à parvenir peu à peu à cet état de méditation).

La première méditation qu’on peut faire sur le lotus se rattache à sa beauté. Qu’on soit matérialiste ou spiritualiste la beauté du lotus demeure toujours fascinante. Nous sommes tous fascinés par la beauté de cette fleur.

Les spiritualistes ont beaucoup plus de chances d’en être fasciné. Si vous vous sentez fascinés par une si grande beauté cela peut être une bonne indication des capacités spirituelles que vous avez en vous. Il ne reste qu’à pouvoir bien les développer.

La beauté du lotus est tellement grande qu’elle est pratiquement indescriptible. Le lotus est à la fois lumineux et transparent. Ses pétales captent la lumière et laissent la lumière perler dessus. Ses couleurs nous apaisent très rapidement.

C’est aussi une beauté très noble, très sage et non sensuelle qui la différencie de la rose. La rose est plus sensuelle, plus romantique, plus directement reliée aux imaginations (sens) et aux différentes parties sexuelles.

Le lotus est d’une beauté plus spirituelle, plus chaste et plus pure qui nous aide à nous rapprocher davantage de la pureté, de la transparence et d’une luminosité intérieure.

La très grande beauté du lotus est utilisée dans toutes les poésies de l’Inde et de l’Orient. Lorsqu’on veut donner à quelque chose la qualité de très grande beauté on dit qu’elle a une beauté «pareille à un lotus». C’est pour décrire ce qu’il y a de plus beau. Lorsque quelqu’un dit à une personne qu’elle a un visage pareil au lotus, cela signifie qu’elle a un visage d’une beauté surhumaine, bien au-delà de toute beauté ordinaire.

Le lotus est utilisé dans toutes les poésies des grands sages pour décrire la Vérité Absolue dans sa grande beauté. Tout comme au niveau spirituel, nous avons une très grande beauté. La Vérité Absolue spirituelle a aussi une très grande beauté. C’est quelque chose sur laquelle on peut méditer. La beauté du lotus est intériorisée et en la visualisant notre corps développe la «même beauté» que le lotus.

Lorsqu’on parle de cœur on veut signifier le siège de la conscience, de la source même de notre conscience, de notre moi le plus vital, le moi profond qui est au-delà de tous les masques de nos personnalités extérieures que l’on doit prendre dans notre vie, pour notre survie de tous les jours.

On parle de l’âme spirituelle éternelle que nous sommes dans notre identité la plus pure et la plus profonde. Voilà de qui l’on parle lorsqu’on parle du lotus dans le cœur ou le cœur en lotus. Il ne s’agit pas du cœur physique. Il se situe près du centre du corps qu’on appelle aussi sternum ou le quatrième chakra. C’est un endroit qui se trouve au centre du corps sur lequel on peut méditer comme étant le cœur de notre être, là où réside l’âme. L’âme étant le conducteur de ce véhicule qu’est le corps. C’est un bel endroit pour visualiser ce lotus du cœur, ce lotus de la conscience, au cœur de notre être, au cœur de notre corps.

Dans différentes méditations plus avancées, il est possible de méditer sur les différents chakras du corps qui ont différentes formes de lotus ayant différents nombres de pétales. Mais cela va venir plus tard dans une méditation plus avancée et profonde.

On doit commencer par visualiser un lotus d’une très grande beauté qui est au cœur de nous-mêmes et comment nous devenons par cette visualisation faite jour après jour et année par année, aussi beau dans notre conscience que le lotus.


Lotus Flower - White - IMG_1724 par Bahman FarzadLotus Flower - IMGP3249 par Bahman Farzad


LA PURETÉ DU LOTUS

La deuxième méditation touche à la pureté du lotus. Tout comme le lotus reste toujours pur, nous pouvons dans notre conscience rester pur malgré les difficultés auxquelles nous devons faire face dans la vie de tous les jours.

D’un oeil scientifique il est intéressant de voir une feuille ou une fleur de lotus au microscope. On peut y voir un phénomène très spécial. Tous les deux sont composés d’une infinité de petites bosses et dans celles-ci on y trouve de petits poils qui sécrètent un genre de cire.

Lotus Flower IMGP0689 par Bahman FarzadWhite Lotus Flower - IMGP6812 par Bahman Farzadlotus par ichiro kishimi

Cette «cire» protège la feuille ou la fleur de lotus de façon à faire perler l’eau vers l’extérieur. Cela permet à la fleur et à la feuille d’être libre de l’humidité qui pourrait apporter des bactéries, des champignons ou des maladies qui autrement pourraient proliférer. Le lotus reste beau pendant très longtemps sans être affecté par toutes sortes d’éléments pathogènes extérieurs.

Cela confère une très grande pureté au lotus. De même, la conscience qui est tournée vers la lumière ou le spirituel devient aussi peu à peu très pure et de plus en plus immunisée contre les affres de la contamination matérielle qui apportent souffrance, ignorance, maladie et tous les problèmes qui sont liés à une conscience matérielle Cette conscience extérieure nous empêche de goûter au plaisir spirituel auquel nous aspirons sans cesse.

La pureté du lotus ne se voit pas seulement au niveau de la protection naturelle (cire) mais aussi au niveau des couleurs de sa fleur. Il y a beaucoup de blanc très pur. La couleur blanche représente la lumière du soleil. Souvent il y a au cœur du lotus des excroissances jaunes qui représentent directement le soleil.

Cette grande pureté des couleurs du lotus nous inspire nous aussi à garder et à vouloir vivre une vie de plus en plus pure. Un mode de vie pure nous amenant à une conscience beaucoup plus pure.

Plus on s’établit dans la pureté, plus on a de la chance de nous lier à la Vérité Absolue qui est infiniment pure. Plus on se garde pur dans notre conscience, plus on a le pouvoir de prendre goût à ce qui est spirituel, lumineux et pur.

Voici une autre méditation qui peut être faite sur la pureté du lotus. Tout comme à l’image du lotus qui est dans l’eau sans en être affecté, la pureté de notre conscience nous protège des contaminations matérielles de ce monde.

Pour représenter cette méditation, voici une histoire classique au sujet d’un sage qui se promenait dans un village et qui croise sur son chemin un prince, un boucher et un saint.

Le prince rencontre le sage et lui demande : «Oh sage! Toi qui a une vision spirituelle peux-tu me dire ce que je deviendrai dans ma prochaine vie?». Le sage lui répondit: «mon cher prince dans cette vie tu vis très bien mais dans la prochaine vie tu vas souffrir énormément car en cette vie tu fais souffrir beaucoup de gens pour avoir plus de pouvoir et cette souffrance va te revenir dans ta prochaine vie. Tu es mieux de ne pas mourir tout de suite car tu vas avoir à souffrir beaucoup dans ta prochaine vie».

Le boucher qui était tout ensanglanté d’avoir tué les animaux demanda la même chose au sage qui lui répondit: «Oh boucher! Dans cette vie tu souffres beaucoup et tu fais souffrir beaucoup d’animaux ainsi dans ta prochaine vie tu souffriras davantage. Que tu vives ou que tu meures ce sera toujours la souffrance aussi longtemps que tu garderas cette même conscience meurtrière».

La troisième personne qu’il rencontre est un saint et le sage lui répondit: «que tu vives ou que tu meures, c’est toujours la même chose, tu as du bonheur et tu donnes du bonheur aux autres. Dans ta prochaine vie tu auras encore plus de bonheur. Dans cette vie tu donnes constamment du bonheur. Tu es comme une fleur de lotus qui est intouchée par les contaminations matérielles».

Cette idée de la pureté de la fleur de lotus nous est donnée dans la Bhagavad-gita qui est le plus grand classique de la spiritualité de yoga en Inde.

La Bhagavad-gita explique au chapitre 3 que celui qui agit toujours pour le bien des autres avec détachement par rapport aux fruits de son action et sans tendance égoïste est pareil à un lotus, il demeure non contaminé en ce monde tout comme le lotus reste non contaminé par l’eau.

Voilà pour cette méditation sur la pureté du lotus.

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